Il est de bon ton de s'émouvoir de l'anonymat derrière lequel se cachent nombre d'internautes au prétexte - honorable sans doute - qu'en démocratie tout un chacun devrait avoir le courage de ses opinions et le droit et même le devoir de les exprimer à visage découvert. Cette règle s'applique dans la presse, où rares sont les journaux qui publient des lettres de lecteurs non signées et l'indication de la source est une des règles cardinales de la crédibilité de l'information. Tout le contraire sur la toile. L'anonymat, le masque, le pseudo règnent en maître. Les signatures sont l'exception.
Sur la toile, les internautes butinent couverts d'une burka qui souvent, il faut bien le reconnaître, n'est pas là pour voiler leur vertu mais leur sert de paravent commode à une expression débridée, informe, impolie, voire injurieuse ou scandaleuse. Tardivement venus sur la toile, les journaux n'ont guère eu d'autres choix que d'y adopter les règles. Au risque d'y perdre leur âme.