Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Madison et Paris à l'ère du journal sur internet

Imprimer

660134694.jpgSacrifiés sur l'autel du web! Ces visages et ces destins ont longtemps forgé l'histoire du Capital Times de Madison. "Désormais ils ne seront plus des nôtres. Tous, certains depuis 30 ou 40 ans, ont tant apporté à la rédaction de notre journal."  Reclassés, licenciés. Depuis samedi 26 avril 2008, le Capital Times a cessé de paraître sous forme imprimée. Il n'est disponible désormais que sur Madison.com. A Paris, l'ancien directeur de la rédaction du Monde Edwy Pleynel poursuit son pari. Réunir 60'000 abonnés à 9€ pour faire vivre Mediapart, un nouveau journal sur le net. Un journal de journalistes professionnels, exigeant, participatif et sans pub .

Créé pendant la première guerre mondiale, connu pour son opposition farouche au sénateur McCarthy, le Capital Times, quotidien de l'après-midi, n'a pas pu stopper la lente érosion de son audience.

De 48'000 copies dans les anneés 60, il était tombé à 16'000 copies. Sa rédaction de 40 personnes a été réduite de moitié pour se reconstituer avec des forces jeunes biberonnées au net.

Le CT n'abandonnera pas complètement le print. Il publiera une fois par semaine un magazine gratuit et un supplément culturel et de divertissement "77 Square" encarté dans son concurrent du matin le Wisconsin State Journal. Qui est aussi son hébergeur web. Une intégration économique complète, mais une autonomie rédactionnelle préservée.

2027911466.png"Aux Américains qui se plaignaient de l'ampleur des dépenses d'éducation, Abraham Lincoln avait coutume de répondre: «Alors, essayez l'ignorance!» La même remarque pourrait être faite à ceux qui se plaignent de l'état de l'information d'actualité mais rechignent à payer pour qu'elle soit de qualité." Le pari en forme de credo d'Edwy Pleynel est on ne peut plus clair. Les lecteurs doivent payer s'ils veulent conserver des médias critiques, inventifs et curieux qui ne leur servent pas une soupe tiède à l'heure du 20 Heures.

 Les FAQ que l'ancien patron du Monde a rédigées sur Mediapart méritent une lecture attentive: "L'adhésion payante est le seul moyen de garantir au lecteur qualité éditoriale et indépendance véritable, écrit Pleynel. Ce choix économique est donc aussi politique : c'est l'enjeu d'une bataille d'opinion sur le coût d'une information de qualité, indépendante et rigoureuse, qui suppose des moyens, notamment humains."

“If there is a window of opportunity for newspapers on the Web, it is locally,” said James L. Baughman, director of the University of Wisconsin journalism school in Madison." La fenêtre locale évoqué par Baughman dans l'article de Noam Cohen du NYT, n'est pas exactement le coeur de cible de Mediapart, qui veut jouer dans la cour des grands et devenir un média de référence dans le triple champ du journalisme, de la documentation, et du débat.

On souhaite évidemment à ces deux journaux courageux de réussir.

 

 

 

Les commentaires sont fermés.