En ce dimanche radieux des Rameaux (le temps qu'il fait à 11 h annonce le temps de l'année, disait-on naguère quand l'homme développé et sa voracité ne déterminaient pas encore le cours des saisons), l'église de Compesières est pleine. C'est devenu rare sauf à l'occasion de certains enterrements.
L'unité pastorale Salève (à savoir les trois paroisses de Compesières, Troinex et Veyrier (près de 15'000 habitants) - qui n'en forment toujours pas une après une génération de concubinage -) a mobilisé les 8p et une poignée d'ados en marche vers leur confirmation.
Une belle cérémonie, rondement menée par des femmes et célébrée par un prêtre vietnamien, dont, pour une fois, on sent poindre l'émotion au moment de prier pour les chrétiens persécutés, déplacés, migrants. Dans une génération, l'église de Compesières aura-t-elle un officiant syrien ou érythréen?
À côté de moi une grand mère blanche, genre "Out of Africa", chuchote à deux petits Africains le mystère de la messe, la résurrection, la présence du Fils de Dieu. "Elle a bien du mérite, me glisse mon autre voisine. C'est bien difficile à croire et à transmette." Pas plus que de voir le soleil se lever chaque matin, me dis-je in petto.