C'est l'histoire de la vigne européenne à l'envers. Victime du phylloxera importé d'Amerique à la fin du XIXe siècle, vinis vinifera faillit disparaître et ne dut son salut et nous son breuvage divin qu'au fait que tous nos nobles cépages ne mettent plus leurs racines en terre mais empruntent celles d'un pied américain, résistant à cette sorte de puceron ravageur, sur lequel elle est greffée.
Le châtaignier d'Amérique couvrait jadis des millions d'hectares au point que la légende raconte, écrit The Economist cette semaine, qu'un écureuil pouvait traverser les Etats-Unis sans poser un pied à terre. Le châtaignier a souffert de la hache et de la tronçonneuse, mais plus encore d'un parasite importé d'Asie qui l'a décimé, comme d'autres vermines ont détruit les ormes.
Et voilà qu'un châtaignier OGM, à qui l'on a transféré un gêne du blé, va être planté avec huit cents autres congénaires, modifiés ou croisés avec un châtaignier chinois, dans l'espoir que l'Amérique retrouve ses nobles forêts.
Si l'opération réussit, la technique employée pourrait permettre de sauver les ormes. Et les fils de Jean-Jacques pourront à nouveau danser sous les ormeaux grâce aux OGM. Sauf à genève bien sûr notre très sage gouvernement à décide de sanctuariser non OGM, non nucléaire et... demain quoi?