Bourges, Genève, mêmes culs des sac! (04/05/2013)

bourges.jpgJe lis dans Le Monde de Paris (qui n'a rien à voir avec Die Welt de Berlin ou El Mundo de Madrid...) une histoire locale concernant la ville de Bourges, chef-lieu du département du Cher, qui a son printemps, comme Genève à son festival de la Bâtie, une histoire édifiante. Celle d'une Maison de la culture qui, après 50 ans de bons et loyaux services, devait se refaire une beauté. 

L'édifice en briques des années 30, intronisé par le ministre Malraux MJC en 1963, fit l'objet d'un concours et d'une ambition: gagner en espace. Le vainqueur proposa de bâtir é neuf. Mais très vite une commission, sans doute d'architecture ou des sites et des monuments ou des trois, mit son veto, car un bâtiment si haut allait gâcher la vue sur la cathédrale. Le maire décida donc d'aller chercher de l'espace en sous-sol. Rien à voir avec les aventures d'un certain musée des arts et des histoires de notre chère Genève. Bref...

Creuser sous Bourges, raconte le chroniquer du Monde (qui s'inspire d'un reportage d'un confrère qu'on peut lire ici) c'est briser des strates d'histoires et en descendant remonter bien avant les Romains jusqu'au Bituriges au moins. Je vous passe les détails. Trop cher décréta le maire à court de budget. Il fit couler une dalle de béton sur le site histoire de préserver le patrimoine enfoui, laissant cette terre vierge et inviolée pour les générations futures dont les bourses seront, espère l'édile, mieux remplies que les siennes.

C'est que, de commissions en comités, le budget de la future MJC avait pris l'ascenseur, au gré des normes et des voeux des uns et des autres... Le chroniqueur Michel Guerrin cite François Loyer, un architecte: "Notre société manque de courage. Chacun se cache derrière les normes pour dégager sa responsabilité." Bourges, Genève et sans doute d'autres cités, mêmes culs de sac.

Ajoutons encore que, dans l'affaire de Bourges, seul l'intérieur de la vieille MJC a été démolie. La façade se dresse comme si un bombardement l'avait épargnée. On allait assister à Bourges à un empaillage. C'est la mode. Genève n'y échappe pas qui conserve la façade de la gare de Cornavin ou celles des immeubles du Crédit suisse et de l'UBS dans les rues Basses et à la place Bel-Air et farci à neuf l'intérieur des immeubles. A Bourges, il va falloir la soutenir, la façade. Car, dans sa grande sagesse, la ministre de la Culture aurait promis au maire dépité mais pas découragé, de soutenir son projet de construire une plus belle Maison de la culture. 500 mètres plus loin.

Cette histoire de Bourges me remémore la saga de l'école de Compesières, un site moins prestigieux et plus local encore mais néanmoins inscrit à l'inventaire national. Une école que le maire de ma commune, soutenu par un Conseil municipal unanime, veut reconstruire à 300 mètres de l'actuel bâtiment. En pleine campagne, à près de deux kilomètres du village le plus peuplé.

 

 

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