Mercredi dernier Hani Ramadan a publié dans mon journal préféré une tribune libre à l'occasion de ce que nous appelons en Occident la fête du mouton. L'Aid al Kebir (ou tabaski au Sénégal) rappelle le sacrifice du fils d'Abraham que Dieu exige dit la Bible pour éprouver l'obéissance de son serviteur. Au dernier moment, Dieu envoie un ange lequel félicite le patriarche irakien et lui propose d'immoler un bélier à la place de son fils unique.
Cet épisode m'a toujours impressionné et je me souviens enfant des dessins qui illustraient mon catéchisme. On y voyait le viel Abraham, un grand couteau à la main, prêt à sacrifier son fils unique étendu sans défense sur une pierre et n'opposant aucune résistance au geste fou de son père. Des années lumières nous séparaient déjà de cette histoire.
Sa symbolique reste néanmoins toujours d'actualité. Et creuse certainement encore le fossé qui sépare la tradition chrétienne de la tradition musulmane et nous met au défi de rechercher fraternellement des ponts pour le franchir sinon le combler.
J'ai proposé à Hani Ramadan de publier sa chronique dans un blog, histoire d'ouvrir un dialogue avec les internautes. Qui lui diraient peut-être:
- que le bélier sacrifié renvoie étrangement à l’agneau immolé
- que le fils sauvé l’est en effet pour l’éternité
- que la nation choisie c’est désormais toute l’humanité
- que le rituel enfin est un compromis pas plus mauvais qu’un autre entre l’enferment que nous réserve le mythe et la liberté
- que l’Un n’exite pas sans l’autre et que l’autre est mon prochain que je dois aimer comme moi-même.