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  • Il est difficile de penser l'Europe sans l'UE

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    image.jpegLe 6 décembre 1992, Pascal Delamuraz avait inventé la formule du "Dimanche noir" pour qualifier le vote des Suisses contre l'Espace économique européenne. Les Suisses auxquels la classe dirigeante hors l'UDC et la presse unanime promettaient les pires avanies n'ont en fait guère souffert de ce non historique. La raison est double. D'une part, on a cru que la peur de lendemains difficiles suffiraient à convaincre le peuple de voter pour l'EEE. D'autre part, le vote acquis, le système (politico-diplomatique) suisse a tout fait pour réduire au maximum les conséquences négatives et pour titrer les opportunités de la nouvelle situation.

     

    Le jeudi noir 23 juin 2016 que le Brexit jette sur l'Europe connaîtra vraisemblablement la même issue. Londres comme la Suisse acceptera une formule de collaboration cousu main avec l'Union. On va tordre un peu les Traités et surtout les idéaux pour construire ce qui est déjà une réalité, une Europe à plusieurs vitesses et à géométrie variable. L'usine à gaz que les antieuropens peignent comme le Diable sur la muraille n'est pas près de disparaître.

     

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  • Le Brexit vu de Selinonte

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    image.jpegJ'apprends l'issue du scrutin britannique, qui jette l'Europe dans l'inconnue et une nouvelle dislocation, depuis Selinonte, en Sicile. Personne ou presque ne connaît plus ce qui fut une brillante cité grecque, sise entre Agrigente et Marsala, pendant quelque 200 ans, il y a 25 siècles. Elle a été détruite, ses habitants sauvagement éliminés, par Carthage, un empire rayé de la carte par Rome, 200 ans plus tard.

     

    Des ruines de ces empires et confédérations, l'Europe a conservé, l'ambition durable de contester aux dieux le cours des choses, quelques mythes, des bribes de philosophie, les fondements de notre droit. Aujourd'hui, le peuple britannique a rompu un contrat, une alliance qui rendait l'Union plus forte face aux défis que les humains de ce temps ont à affronter. À ma connaissance, jamais un canton suisse n'a fait défection de la Confédération. 

     

    Les pessimistes diront que le vote de ce  23 juin est le début de la fin de l'Europe. Les optimistes répondront que l'Europe n'a progressé que dans les crises. Reste à savoir si elle a les moyens de surmonter celle-ci. Une majorité de Suisses, avant les Britanniques avait voter contre les bilatérales qui nous lient à l'Union et nous apportent de nombreux avantages. Pas assez sans doute face à la peur de ce XXIe siècle commençant: la peur de l'étranger, barbare forcément. 

     

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  • Smart Geneva: de Segond à Maudet

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    image.jpegQui se souvient de la grande décladration du gouvernement genevois Smart Geneva 1998? Sous la houlette de son homme influent d'alors, le radical Guy-Olivier Segond, lequel se voyait subliminalement comme le Fazy du XXe siècle, nos sept sages avaient lancé le projet de quadriller le canton avec des autoroutes de l'information, les fameuses fibres optiques. Elles allaient notamment multi(pli)copier la connaissance et régler les bouchons déjà perceptibles sur les autoroutes 1.0, issues du modèle des années 30, en offrant aux travailleurs un travail délocalisé (chez eux). Et qui restent le principal vecteur de la mobilité en ce début du XXIe.

    Dans Le Temps d'hier, un autre radical, Pierre Maudet, ci-devant ministre de l'Economie, relance le projet de smart canton à l'horizon 2030. On espère que l'ambition suivra mieux que celle de son illustre prédécesseur.

    Certes le quadrillage du canton par la fibre optique, promu par Segond, est en cours de réalisation, sans que jamais les Genevois n'aient eu à voter des crédits à ce sujet. Contrairement aux autoroutes 1.0, la fibre est invisible et suscite peu d'opposition des voisins. Elle est en main des SIG et de Swisscom qui se sont partagés le territoire et ne sont pas gratuites, comme le sont encore les routes.

    Ce qui m'interpelle ce sont les trois exemples proposés par le ministre pour illustrer son projet.

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