Smart Geneva: de Segond à Maudet (18/06/2016)
Qui se souvient de la grande décladration du gouvernement genevois Smart Geneva 1998? Sous la houlette de son homme influent d'alors, le radical Guy-Olivier Segond, lequel se voyait subliminalement comme le Fazy du XXe siècle, nos sept sages avaient lancé le projet de quadriller le canton avec des autoroutes de l'information, les fameuses fibres optiques. Elles allaient notamment multi(pli)copier la connaissance et régler les bouchons déjà perceptibles sur les autoroutes 1.0, issues du modèle des années 30, en offrant aux travailleurs un travail délocalisé (chez eux). Et qui restent le principal vecteur de la mobilité en ce début du XXIe.
Dans Le Temps d'hier, un autre radical, Pierre Maudet, ci-devant ministre de l'Economie, relance le projet de smart canton à l'horizon 2030. On espère que l'ambition suivra mieux que celle de son illustre prédécesseur.
Certes le quadrillage du canton par la fibre optique, promu par Segond, est en cours de réalisation, sans que jamais les Genevois n'aient eu à voter des crédits à ce sujet. Contrairement aux autoroutes 1.0, la fibre est invisible et suscite peu d'opposition des voisins. Elle est en main des SIG et de Swisscom qui se sont partagés le territoire et ne sont pas gratuites, comme le sont encore les routes.
Ce qui m'interpelle ce sont les trois exemples proposés par le ministre pour illustrer son projet.
Le vote électronique local, dont Genève est pionnière selon Maudet, fait face à une rude concurrence d'une soicété basée à Barcelone, la ville qui a chipé à Genève une grosse partie de l'expo Telecom. La Poste suisse est associée à Scytl et à les moyens de séduire les cantons, pas seulement pas sa force de frappe économique. Il est bien possible que les Ssuisses fassent davantage confiance au géant jaune qu'au canton de Geneve, dont la solution est certes en OpenSource, ce qui n'est nullement une garantie de fiabilité. En outre, la solution genevoise conçu pour un canton centralisé ne s'adapterait pas si facilement au modèle suisse fondé sur une grande autonomie des communes.
Deuxième exemple cité par Maudet, le système d'information du territoire dont les données sont en opendata. Le SITG a été construite dans les années 90 par des techniciens et des ingénieurs sans que les politiciens n'aient jouer un rôle vraiment moteur dans le projet. C'est indéniablement un bel outil, mais qui n'est pas seul dans la galaxie des geosysteme loin s'en faut. Il est lui aussi fortement lié au us et coutumes des professionnels du canton et de son administration. Ce qui génère à l'évidence dès coûts importants.
Quant à la Fongit, je ne doute pas de son impact dans l'éclosion de jeunes pousses prometteuses. On distingue cependant mal sur son site éclusage ment en anglais ce qui la placerait au cœur du réacteur numérique du Grand Geneve.
Modeste Maudet dit que l'Etat n'a pas vocation à tout faire (pour un PLR, c'est bien la moindre). Reste que l'Etat pourrait montrer l'exemple. Mais là, Geneve peine à etre pionnier.
Smart DIP On attend toujours du DIP qu'il investisse plus dans le numérique que dans la pierre. Tandis que toutes les écoles privées du canton ont adopté la tablette comme outil de découverte, d'apprentissage, de travail de groupe, d'exercices (de drill aussi n'en déplaise à l'un de mes récents commentateurs) d'auto tests, d'expérimentation et même des savoir vivre (en sachant s'en détacher), l'éducation cantonale reste accrochée au tableau noir (ou blanc) mais rarement interactif.
Smart DALE Au Département de l'urbanisme, on réclame toujours des plans en dix exemplaires, pour paraît-il, accélérer le traitement des dossiers, quand dans le canton de Vaud voisin, le partage des dossiers d'autorisation est numérique.
Smart DETA Le Département des transports associé au Département de la sécurité réclament 35 millions pour créer des smart feux de circulation. Mieux tard que jamais. Combien coûterait-il de délivre des plaques d'immatriculation rfid (ou mieux des vignettes autoroutières embarquant la même technologies) qui permettrait de gérer tous les véhicules et de tester des systèmes de tarification en fonction des heures de circulation et d'entrée dans certains périmètres (et, une idée parmi d'autres, de taxer les voitures ventouses qui squattent les zones bleues)? On notera que d'enfouir des sensors même intelligents dans le bitume pour mesurer le trafic
Je m'arrête là (c'est déjà trop long) dans l'attente fébrile que quelques commentateurs nous livreront d'autres suggestions qui contribueront autant sinon mieux que les bonnes intentions de notre ministre à la numérisation de notre belle région.
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