On ne compte plus les études, les articles, les thèses, les indignations qu'alimente la pauvreté! Le sujet est éternel et il n'est pas près de disparaître de nos écrans télé. Chez nous, la pauvreté est souvent médiatisée. C'est que nous ne l'aimons pas, la pauvreté. Elle nous fait peur. Elle nous agresse. Sans doute nous renvoie-t-elle à nos origines, quand nous étions nus, quand nous étions heureux d'avoir ou d'être notre pain quotidien.
Nous demandons donc à nos gouvernements de bien la cacher, la pauvreté, de lutter contre, de l'effacer. De nos villages et de nos quartiers.
Quand elle surgit néanmoins, s'agenouille dans la rue, frappe à notre porte, tend la main, elle fait la une des journaux, remplit le courrier des lecteurs. Mais, attend-on alors, que font la police, les services sociaux, les garde-frontières? Ne paie-t-on pas assez d'impôt? Que n'installe-t-on pas des caméras de surveillance tout partout? Allons-nous devoir suivre des cours d'auto-défense, créer des vigiles de voisinage, nous armer? Tel est une des actualités de la pauvreté.