Président de Léman Bleu, mais aussi de la Fondation pour l'aide aux entreprises, Philippe Lathion n'a pas sa langue dans sa poche. Hier soir, au cours d'une conversation privée dans les studios de Léman Bleu, il a tout de go dénoncé l'attentisme des banques, UBS en particulier, riche des milliards des contribuables suisses, qui se permettrait de refuser des lignes de crédit à des PME pourtant cautionnées par l'Etat de Genève. C'est un comble! Un scandale, clame le bouillant Valaisan. Et d'énumérer les conditions d'une politique de sauvetage du tissu économique genevois.
1) Le gouvernement doit d'urgence prendre langue avec les banques commerciales pour desserrer les conditions du crédit aux PME, notamment aux sous-traitants de l'horlogerie qui voient leurs carnets de commande se vider et les délais de paiement s'allonger. Sans quoi la liste des faillites va exploser ces prochains mois.
2) L'Etat doit commencer par montrer l'exemple et payer ses factures à 30 jours et non à 120 comme c'est enconre trop souvent le cas.
3) La FAE doit assurer une aide à la facturation pour aider les PME dont les créanciers se font tirer l'oreille.
4) La FAE doit obtenir des moyens de l'Etat pour augmenter son volant de cautionnement et cas échéant pouvoir prendre des participations minoritaires.
En face, trois libéraux un peu ébahis et presque cois.
A part la commerçante Fabienne Gautier qui connaît son homme - elle siège dans le même conseil que Philippe Lathion -, le gérant de fortune Renaud Gautier et le gérant immobilier Barbier-Muller arborent un bronzage de saison. Mesurent-ils l'urgence? Manifestement pas au même degré que leur interlocuteur. [Ajout à 10H15: mes excuses à Renaud Gautier, j'aurais dû en effet ajouter les commentaires qu'il apporte ci-dessous dans ce billet.]
L'expert-comptable ne se laisse pas démonter. Quelqu'un a dû glisser quatre sous dans la machine à parler qui continue son tir contre les banquiers. Un réquisitoire en trois points, qui fait mouche à chaque coup. C'est bien la première fois que je vois trois libéraux bouche bée devant un démocrate-chrétien.
1) un banquier dont le concurrent offre des rendements de 13% se doit de proposer des produits avec des rendements de 14%. Un tel banquier est un banquier piégé. Quand la Confédération prête à UBS à 12%, vous croyez sérieusement que ce prêt est sans risque?
2) Additionnez un effet de levier et un mathématicien et vous créez une perversion. D'emboîtement en emboîtement, vous parvenez à des taux de fonds propres ridicules. De la poudre aux yeux.
3) C'est quoi une PME? Une entreprise de 50 ou 100 personnes. Son taux de croissance interne n'atteint guère plus de 2 à 3% par an. Les banquiers doivent cesser de mélanger la croissance externe, faite souvent d'acquisitions d'entreprises dont certaines ne sont pas rentables, et la croissance interne.
Sur son blog Politique et Toile, Renaud Gautier n'a rien dit de cette conversation à bâtons rompus. Prudent, le financier a préféré commenter la dernière idée du député Stauffer qui propose de séparer les élèves francophones des élèves allophones, histoire d'apprendre aux seconds la langue des premiers. Une idée que le député libéral n'apprécie pas du tout. Le contraire nous aurait étonné. Et de chanter les charmes de la mixité des Pâquis.
"Dans un blog de la TdG, écrit Renaud Gautier, Monsieur le professeur Pierre Losio raconte ce qu'était l'école primaire des Pâquis il y a quelques lustres. A l'époque déjà existait la diversité culturelle et linguistique des élèves. J'imagine volontiers, à lire Pierre Losio, que c'était tout en même temps une difficulté et une richesse. Et à le lire, la plupart de ces enfants ont fait leur trou dans la vie."
A noter pour revenir au sauvetage du tissu économique genevois que le PDC genevois a doublé tout le monde en déposant un projet de loi qui doterait la Banque cantonale d'un fonds de 10 à 20 millions permettant à la Banque de lancer des bouées de sauvetage aux PME qui boiraient la tasse. Le Temps s'en fait l'écho ce matin.
Commentaires
Pour les entreprises sises en Ville de Genève, il existe le Fond communal
pour le développement des emplois et du tissu économique en ville de Genève (www.fondetec.ch) dont la mission est de promouvoir de nouvelles entreprises créatrices d’emplois, soutenir et développer des entreprises existantes et stimuler l’innovation en ville de Genève.
Depuis 10 ans, nous avons financés plus de 250 entreprises et prêtés plus de 43 millions de francs
Charly Schwarz
Membre du Conseil de Fondation
"L'Etat doit commencer par montrer l'exemple et payer ses factures à 30 jours et non à 120 comme c'est enconre trop souvent le cas."
Et bien, dites donc! Vous en avez de la chance dans votre République du bout du lac.
Le canton limitrophe et néanmoins "rupestre" est encore plus lent dans le payement de ses dus... Je sais, vous allez me rétorquer que "lent" et "vaudois" est un pléonasme.
malgré tout, certains salaires ne sont payés qu'à plus de 120 jours et lorsque vous écrivez à un autre service de ce même État (service des autos) -à qui vous devez de l'argent- que le payement sera effectué dès que vous aurez perçu ce que cet État vous doit, on vous menace de la police! (Authentique)!
Cet État est en très mauvais état en raison d'un mal de brout... lisse!
Très jolie photo de montre qui va m'aider à remettre les pendules à l'heure !...
1) Vous, comme les Libéraux que vous citez étions invité à Léman Bleu. L'élémentaire courtoisie consistait donc effectivement de laisser parler celui qui nous recevait.
2) Il s'agisait donc d'une conversation privée et non pas d'un débat public. Curieux donc que cette conversation se retrouve en tant que telle sur un blog de journaliste.
3) Je ne suis pas sûr de bien comprendre le sens de la remarque concernant "le bronzage de saison" de certains; remarque qui n'amène rien quant au fond.
4) Last but not least le titre de mon blog n'est pas "politique et toile" mais bien "blog à part"... A part de la TdG donc...
Sur le fond :
Comme "les bronzés" l'ont dit, il n'est en effet pas acceptable que dans une situation économique tendue, l'Etat paie ses factures qu'à 120 jours; et j'ai en effet dit que j'entendais aborder ce problème en Commission.
De même, la difficulté qu'on certaines banques à ne pas reconnaître les cautionnements ou les garanties de l'Etat est effectivement pas satisfaisant.
Or donc, discussion privée intéressante, dont les uns et les autres essayeront de tirer les conclusions qui s'imposent; mais discussion qui ne méritait certainement pas cette manière de rapporter les faits.
a tout de go dénoncer :^le participe dépassé
Le gouvernement doit d'urgence prendre langue : interpeller ça va aussi
Mabut, la Migros offre des cours d'alphabétisation pour les non francophones, tu veux que l'on se cotise? Quant aux bronzages des débutés tu ferais bien de t'occuper de tes fesses ridées, à force d'écrire avec elles noircissent.
Alors on corrige en douce le français et on supprime mon commentaire, ouhhh mais je sens que tu as l'étoffe d'un grand mon ami. Cela illustre assez bien le personnage, genre renifleur de braguette. Cela correspond bien à ta petite tronche d'épicier-plumitif. je crois que l'on va bien rigoler.
Alors on corrige en douce le français et on supprime mon commentaire, ouhhh mais je sens que tu as l'étoffe d'un grand mon ami. Cela illustre assez bien le personnage, genre renifleur de braguette. Cela correspond bien à ta petite tronche d'épicier-plumitif. je crois que l'on va bien rigoler.
A l'intention d'Anastase. Avant de supprimer vos messages, j'ai pris la peine de vous contacter par e-mail. Malheureusement non seulement vous vous cachez derrière un pseudo, ce qui n'est pas ma conception du dialogue citoyen, mais vous n'avez même pas noté une adresse e-mail valide. Cela dit, j'ai corrigé la faute grammaticale et vous remercie de me l'avoir signalée.