Ma dernière note sur les coûts de la santé a suscité quelques réactions, moins vives pour la plupart que mes propos. Pour l'objectivité du débat, je donne ci-contre (cliquer sur l'image pour l'agrandire) et ci-après le coût du système de santé suisse. Ce sont les chiffres de l'Office suisse de la statistique, tels qu'ils ressortent de la brochure 2009 de huit pages, six à parler des bons points du système et une à évoquer les coûts.
On découvre que le système de santé coûte 6'983 francs par habitant, soit 27'932 francs par année pour une famille de quatre personnes. C'est évidemment une moyenne. Et chacun sait que les dernières années, voire les derniers mois de la vie, sont hors de prix (je sais que je vais à nouveau m'attirer des commentaires).
Néanmoins, il est légitime et nécessaire que les responsables du système de santé cherchent les moyens de réduire ces coûts.
Certes, comme me le rappelle un correspondant dans un courriel séparé, les 53 milliards par année que coûte la santé en Suisse, dont 43% à la charge de l'assurance de base, sont au fond peu de chose par rapport aux 66 milliards que l'Etat et la BNS ont injecté dans UBS. Certes les assureurs maladie ont un pied dans un système a priori sans but lucratif - l'assurance de base - et un autre dans un système hautement lucratif, - l'assurance complémentaire. Le mélange des genres ne participe pas de la transparence nécessaire du système. Certes, le lobby des caisses maladie est bien représenté sous la coupole fédérale, comme d'autres lobbies d'ailleurs: les paysans, les propriétaires, l'économie, les cantons, etc.
Les médecins privés ne sont pas les principaux facteurs de coût de la santé. Les généralistes moins encore. Les Hôpitaux sont de plus gros gouffres à milliards. L'existence de cinq hôpitaux universitaires sur 250 km est par ailleurs une aberration mondiale que personne n'ose sérieusement ou, démocratie et fédéralisme, oblige ne peut remettre en cause. Notons tout de même que, faute de médecins de ville durant les féries, les urgences de ces hôpitaux peinent à satisfaire la demande en bobgologie. Bref, personne ne conteste que le problème est complexe.
Je ne trouve pas illégitime que les médecins défendent leur corporation. C'est le droit de chaque corporation. Je constate simplement que ce n'est pas en maintenant les prix des analyses de laboratoire, pratique qui constituerait des rentes de situations pour l'industrie analytique, que l'on offrira aux médecins généralistes des rémunérations à la hauteur de leurs responsabilités et de leur travail, que personne ne remet en cause.
Je pense que les médecins généralistes sont à la santé ce que les paysans de montagne sont à la montagne. Des professionnels indispensables qu'il faudra rémunérer autrement que par la vente de leur produciton ou de leurs services. C'est déjà très largement le cas des paysans de montagne et même de bon nombre de paysans de plaine. On pourrait par exemple, s'agissant des médecins ayant une pratique dans des régions périphériques, leur allouer un subside câlé sur leurs déplacements. Un système GPS associé à la localisation des patients ne devrait pas être compliqué à mettre en oeuvre automatiquement.
Commentaires
encore plus consterné. Passe encore que vous repreniez un courriel "séparé" avec quelques idées disparates que je n'avais aucune intention de soumettre publiquement (bien qu'il n'y ait rien à cacher) mais au moins si vous reprenez mes propos ne les manipulez pas. Je n'ai pas dit que les couts de la santé représentaient peu de choses par rapport aux milliards de l'UBS mais que ces 70 milliards permettaient d'assurer environ 50 ans D'AUGMENTATION DES COUTS (1,5 milliards par an) dont on nous rabâche les oreilles et représentaient 700 fois les économies (sans tenir compte des couts reportés) que M.Couchepin va faire avec son tarif. Alors si on parlait un peu d'autre chose que des couts.......
Vous pourriez encore gagner en rigueur si vous parliez du coût des soins de l'assurance de base plutôt que de reprendre le terme inapproprié dss "coûts de la santé". En effet, la santé dépend d'un équilibre entre la qualité de l'air, de la nourriture, des mouvements physiques et affectifs bien plus que de traitements dont une partie est inefficace voire toxique.
D'autre part, ce ne sont pas les médecins qui sont des facteurs de coûts mais bien les maladies ou symptômes pathologiques dont on ne sait que faire et qui nous font consulter.