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  • CEVA: arrêtons les frais, construisons l'axe ferroviaire Cointrin Annemasse Annecy

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    Le CEVA, c'est un train, ça n'est pas un métro. La preuve, c'est l'espacement des gares. Celle de Carouge a d'ailleurs été supprimée. Les ingénieurs se sont sans doute rendu-compte que les trains sont trop longs pour s'arrêter au Bachet-de-Pesay, puis à Carouge, puis à Champel. Cela aurait presque nécessité la construction d'un quai continu.

    Faut-il donc poursuivre l'aventure? Certes des millions ont déjà été dépensé en études. Mais ils ne sont pas entièrement perdus.

    Que les RER circulent jusqu'au Bachet de Pesay! Qu'on y construise un parking d'échange géant capable d'accueillir cinq ou dix mille véhicules que l'autoroute de contournement dégurgite chaque matin.

    CEVA gare route de Chêne.jpgQu'on réaménage sommairement la ligne Annemasse-Eaux-Vives en construisant la gare non pas en sous-sol mais en l'air au-dessus de la route de Chêne. Ainsi les usagers descendront-ils rapidement au niveau du tram. [cliquer sur l'image pour l'agrandir]

     

    shunt d'Ambilly.jpgEt qu'on consruisent à Saint-Cergue et à Etrembières des parkigns d'échange géants au-dessus de la voie de Thonon et de la voie de La Roche-sur-Foron (en créant le shunt d'Ambilly permettant de rejoindre directement Annecy aux Eaux-Vives).

    Et qu'on se mette sérieusement à étudier la seule liaison d'avenir, celle qui reliera Cointrin à Annemasse. Via une traversée du lac ferroviaire et autoroutière, faisant d'Annemasse la gare de l'Est de Genève, une vraie gare internationale et non une simple halte de RER.

     

    ceva buttoir.jpgLe Conseil d'Etat voulait passer en force. Il a mandaté l'ancien conseiller d'Etat Bernard Ziegler pour lever l'effet suspensif des recours. Le Tribunal vient de lui expliquer qu'en démocratie, un gouvernement doit d'abord respecter les droits des gens. C'est le b-a ba de l'Etat de droit. En démocratie, la politique du fait accompli n'est pas acceptable. Certes, le TF ne signe pas l'arrêt de mort du CEVA. Mais il faudra attendre un an au moins, disent les juristes, pour donner le premier coup de pioche. Berne ne va-t-il pas retirer sa participation? Les budgets de la loi d'infrastructure devaient être engagés avant la fin 2008. Sûr qu'en Suisse d'autres projets sont prêts à être engagés. La solidarité confédérale voudrait donc que Genève passe son tour.

    Car le dernier épisode judiciaire en cache un autre. Qu'a donc fait le Conseil d'Etat des 318 charges, dont l'Office fédéral des transports a assorti son feu vert au CEVA le 2 mai 2008, trompetté par le Conseil d'Etat à grand renfort de communication? 318 remarques et demandes pour lesquelles l'OFT demande qu'on lui présente les correctifs "six à douze mois avant le début des travaux".

    Parmi ces charges - c'est le terme consacré - il y en a quelques-unes qui risquent de coûter une fortune. notamment l'obligation de creuser un mètre de plus sous les tunnels pour pouvoir installer un radier flottant d'un mètre d'épaisseur, seule mesure apte à supprimer les vibrations des trains. Car le RER genevois n'est pas un métro. Il n'a rien de commun avec le M2 lausannois. Le CEVA genevois, c'est un train, dont le tracé a été fixé au début du XXe siècle. A la Praille, à cette époque, il y avait encore des maraîchers et des moutons broutaient les pâturages de Cointrin.

  • Une tour à Chêne-Bourg?

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    ceva mensonge metro.jpgPourtant les partisans du projet CEVA n'ont jamais caché que le CEVA serait le catalyseur des bétonneurs à La Praille comme ailleurs. C'est d'ailleurs un de leurs arguments de campagne: Dire non au CEVA serait mettre en péril de nombreux projets immobiliers et même la nouvelle Comédie qu'on veut jouer aux Eaux-Vives. Bref, le CEVA, comme un vulgaire canon, c'est bon pour l'emploi.

    En revanche et en réponse à un commentaire posté sous le billet CEVA, qui croire? Je maintiens que le CEVA n'est pas un métro, comme l'affirme de manière mensongère le site internet bien mal nommé laveritesurceva.ch, mais un RER et seulement un RER (les trains marchandises ne pourront pas y circuler), ce qui ne lui enlève pas tous ses attributs: cliquez sur le tableau ci-dessus pour comparer le métro M2 ou CEVA.

    Un métro genevois aurait relié la gare des Eaux-Vives à la place de Rive et/ou à la place Neuve puis bifurqué vers Cornavin (voir à ce sujet ce drôle de tracé). Puisqu'on peut forer sous Champel, on aurait sans doute pu forer sous la vieille-ville. Dans ce même billet, je publie une carte du tunnel pour les péniches conçu au temps où la navigation du Rhône au Rhin avait été la seule justification de la construction de la gare aux marchandises à la Praille.

    Rien de tout cela! Le CEVA est la copie conforme ou presque d'un projet dessiné à la fin du XIXe siècle dont les partisans s'échinent à trouver une pertinence pour le XIXe siècle. Voilà  100 ans les CFF qui s'étaient engagés à en payer 60%, rechignent à s'engager, jamais convancus de l'utilité des milliards investis. La dernière fois c'était dans les années 70 où ils ont préféré relier Cornavin à Cointrin. D'ailleurs, ce ne sont pas les CFF qui financent le CEVA, c'est la Confédération via la loi sur le financement du transport d'agglomération votée trois ans après la loi genevoise.

    Mais je conçois que tous ces arguments ne pèsent plus grand chose aujourd'hui. Les Genevois, endoctrinés par une classe politique sans envergure, ficelée par les multiples droits de recours qu'elle a voté au fil des ans, voteront sans doute pour ce tortillard à vapeur. Genève risque de payer très cher ce choix séculaire. Il n'est pas dit que nos amis Confédérés continuent de verser des centaines de millions pour les trams ou pour la bretelle Cointrin Cornavin, indispensable à une bonne desserte de l'aéroport, alors que la construction d'une deuxième ligne ferroviaire sur le plateau suisse s'impose si l'on veut véritablement redonner au transport en commun une chance de résister aux voitures à 2 litres de demain.

    ceva égale 5 trams.jpgRestons modeste, vingt étages, ça ne fait pas un gratte-ciel, mais manifestement ça fait monter les tours à Chêne-Bourg. C'est ce que je lis ce matin dans mon journal préféré, non sans un sourire en coin. Les autorités de Chêne-Bourg s'émeuvent donc de l'urbanisation autour de la future gare RER  Evian-Nyon (on se réjouit que les Eviannais puissent bientôt aller à Paléo rapido - j'ai lu hier cet argument pour le CEVA... -  et que donc les Nyonnais puissent aller au casino d'Evian tout aussi rapido, on espère juste que le CEVA servira à d'autres usagers).

    Et si l'on profitait pour construire là aussi une tour maraîchère?

  • Le poids de l'histoire

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    Les dés sont jetés. Il n'y a plus rien à changer au tracé du CEVA. N'empêche, chaque fois que je vois cette carte tirée du site officiel de l'Etat ne peux pas m'empêcher de penser qu'on n'a pas choisi le tracé le plus rationnel. Non?