Restons modeste, vingt étages, ça ne fait pas un gratte-ciel, mais manifestement ça fait monter les tours à Chêne-Bourg. C'est ce que je lis ce matin dans mon journal préféré, non sans un sourire en coin. Les autorités de Chêne-Bourg s'émeuvent donc de l'urbanisation autour de la future gare RER Evian-Nyon (on se réjouit que les Eviannais puissent bientôt aller à Paléo rapido - j'ai lu hier cet argument pour le CEVA... - et que donc les Nyonnais puissent aller au casino d'Evian tout aussi rapido, on espère juste que le CEVA servira à d'autres usagers).
Et si l'on profitait pour construire là aussi une tour maraîchère?
Pourtant les partisans du projet CEVA n'ont jamais caché que le CEVA serait le catalyseur des bétonneurs à La Praille comme ailleurs. C'est d'ailleurs un de leurs arguments de campagne: Dire non au CEVA serait mettre en péril de nombreux projets immobiliers et même la nouvelle Comédie qu'on veut jouer aux Eaux-Vives. Bref, le CEVA, comme un vulgaire canon, c'est bon pour l'emploi.
En revanche et en réponse à un commentaire posté sous le billet CEVA, qui croire? Je maintiens que le CEVA n'est pas un métro, comme l'affirme de manière mensongère le site internet bien mal nommé laveritesurceva.ch, mais un RER et seulement un RER (les trains marchandises ne pourront pas y circuler), ce qui ne lui enlève pas tous ses attributs: cliquez sur le tableau ci-dessus pour comparer le métro M2 ou CEVA.
Un métro genevois aurait relié la gare des Eaux-Vives à la place de Rive et/ou à la place Neuve puis bifurqué vers Cornavin (voir à ce sujet ce drôle de tracé). Puisqu'on peut forer sous Champel, on aurait sans doute pu forer sous la vieille-ville. Dans ce même billet, je publie une carte du tunnel pour les péniches conçu au temps où la navigation du Rhône au Rhin avait été la seule justification de la construction de la gare aux marchandises à la Praille.
Rien de tout cela! Le CEVA est la copie conforme ou presque d'un projet dessiné à la fin du XIXe siècle dont les partisans s'échinent à trouver une pertinence pour le XIXe siècle. Voilà 100 ans les CFF qui s'étaient engagés à en payer 60%, rechignent à s'engager, jamais convancus de l'utilité des milliards investis. La dernière fois c'était dans les années 70 où ils ont préféré relier Cornavin à Cointrin. D'ailleurs, ce ne sont pas les CFF qui financent le CEVA, c'est la Confédération via la loi sur le financement du transport d'agglomération votée trois ans après la loi genevoise.
Mais je conçois que tous ces arguments ne pèsent plus grand chose aujourd'hui. Les Genevois, endoctrinés par une classe politique sans envergure, ficelée par les multiples droits de recours qu'elle a voté au fil des ans, voteront sans doute pour ce tortillard à vapeur. Genève risque de payer très cher ce choix séculaire. Il n'est pas dit que nos amis Confédérés continuent de verser des centaines de millions pour les trams ou pour la bretelle Cointrin Cornavin, indispensable à une bonne desserte de l'aéroport, alors que la construction d'une deuxième ligne ferroviaire sur le plateau suisse s'impose si l'on veut véritablement redonner au transport en commun une chance de résister aux voitures à 2 litres de demain.
Commentaires
Il n'y aura pas de ceva, trop de secret, trop de mensonge, l'arnaque est trop grande, passera pas.
Genève, folie des grandeurs ou folie des hauteurs ?
http://minet.blog.tdg.ch/
Bonjour,
Voici la conclusion que la Julie, dans mon courrier des lecteurs, a biffé alors qu'initialement, à la lire, elle ne devait pas le faire :
"... avenir qui n'intéresse toutefois pas CFF Immobilier et les petits copains des milieux immobiliers proches de la politique-politicienne genevoise qui eux prévoient de juteux bénéfices dans le cadre de cette affaire du CEVA. Finalement ce n'est donc pas la mobilité qui intéresse tout ce beau monde pro-CEVA, mais bien le fric."
A me relire, après les nouveaux rebondissements connus, je crois que cette conclusion cadre parfaitement avec la réalité, je dirai la nouvelle réalité des choses au fur et à mesure que remontent à la surface ce que d'aucuns voulaient cacher.
En ce qui concene la Commune de Chêne-Bourg, celle-ci ferait bien de se souvenir que son logo figure sur le projet des CFF (comme celui de l'Etat, d'ailleurs) avant de dire n'importe quoi. Après la diffusion de l'information on a d'ailleurs appris qu'un employé de la commune qui avait vu par hasard le projet avait reçu des ordres formels de se taire. Deux des membres de l'exécutif sont dans des partis politiques proches des milieux immobiliers .... cherchez l'erreur !!!
Qui ment dans le cadre de ce projet CEVA, sûrement pas les opposants.
Finalement je suis heureux que des journalistes commencent à se poser les bonnes questions concernant ce projet CEVA, ce qui initialement n'était visiblement pas le cas.
Claude Marcet
Chene-Bourg surely does not need any 20-storey buildings- neither does the canton of Geneva in general. Densify, yes, but keep the height down to a human scale - no more than seven storeys. With regard to rail developments, forward planning should call for a train that circumnavigates Lake Geneva, n'est-ce-pas?
Who cares about your English opinion?
Savez pas parler français, à Chêne-Bourg et à Genève?
Et s'il avait fait des fautes de français, vous lui seriez tombée dessus aussi?
FYI, il y a plein de non-francophones à Genève et ils ont aussi le droit d'avoir une opinion, non?
Le commentaire de najya est minable et méprisable. Bravo à Malcolm, non francophone, de s'intéresser malgré tout à la vie politique de Genève. Quant à la "nécessité" d'une tour de 20 étages à Chêne-Bourg ou au futur quartier PAV ou encore ailleurs, Malcolm a raison, ce n'est pas "nécessaire". Reste à savoir si c'est utile, souhaitable, symbolique d'une ville ouverte et dynamique...chacun peut avoir son avis là dessus. Au fait, pourquoi 7 étages sont-ils une "échelle humaine"? Pourquoi gaspiiller ainsi un sol précieux? Que veut dire "nécessaire"? Bon weekend à tous.
Je suis du même avis que M. Malcolm Curtis. Les bâtiments trop hauts sont hideux et inhumains. De plus, ils cachent parfois une vue magnifique. Construire avec davantage d'étages est une bonne idée, à condition de ne pas essayer de rivaliser de froideur avec les gigantesques et glaciaux gratte-ciel (cf. Dubaï, par exemple).
I agree with you, Mr Malcolm Curtis.