Une tour à Chêne-Bourg? (13/11/2009)

ceva égale 5 trams.jpgRestons modeste, vingt étages, ça ne fait pas un gratte-ciel, mais manifestement ça fait monter les tours à Chêne-Bourg. C'est ce que je lis ce matin dans mon journal préféré, non sans un sourire en coin. Les autorités de Chêne-Bourg s'émeuvent donc de l'urbanisation autour de la future gare RER  Evian-Nyon (on se réjouit que les Eviannais puissent bientôt aller à Paléo rapido - j'ai lu hier cet argument pour le CEVA... -  et que donc les Nyonnais puissent aller au casino d'Evian tout aussi rapido, on espère juste que le CEVA servira à d'autres usagers).

Et si l'on profitait pour construire là aussi une tour maraîchère?

ceva mensonge metro.jpgPourtant les partisans du projet CEVA n'ont jamais caché que le CEVA serait le catalyseur des bétonneurs à La Praille comme ailleurs. C'est d'ailleurs un de leurs arguments de campagne: Dire non au CEVA serait mettre en péril de nombreux projets immobiliers et même la nouvelle Comédie qu'on veut jouer aux Eaux-Vives. Bref, le CEVA, comme un vulgaire canon, c'est bon pour l'emploi.

En revanche et en réponse à un commentaire posté sous le billet CEVA, qui croire? Je maintiens que le CEVA n'est pas un métro, comme l'affirme de manière mensongère le site internet bien mal nommé laveritesurceva.ch, mais un RER et seulement un RER (les trains marchandises ne pourront pas y circuler), ce qui ne lui enlève pas tous ses attributs: cliquez sur le tableau ci-dessus pour comparer le métro M2 ou CEVA.

Un métro genevois aurait relié la gare des Eaux-Vives à la place de Rive et/ou à la place Neuve puis bifurqué vers Cornavin (voir à ce sujet ce drôle de tracé). Puisqu'on peut forer sous Champel, on aurait sans doute pu forer sous la vieille-ville. Dans ce même billet, je publie une carte du tunnel pour les péniches conçu au temps où la navigation du Rhône au Rhin avait été la seule justification de la construction de la gare aux marchandises à la Praille.

Rien de tout cela! Le CEVA est la copie conforme ou presque d'un projet dessiné à la fin du XIXe siècle dont les partisans s'échinent à trouver une pertinence pour le XIXe siècle. Voilà  100 ans les CFF qui s'étaient engagés à en payer 60%, rechignent à s'engager, jamais convancus de l'utilité des milliards investis. La dernière fois c'était dans les années 70 où ils ont préféré relier Cornavin à Cointrin. D'ailleurs, ce ne sont pas les CFF qui financent le CEVA, c'est la Confédération via la loi sur le financement du transport d'agglomération votée trois ans après la loi genevoise.

Mais je conçois que tous ces arguments ne pèsent plus grand chose aujourd'hui. Les Genevois, endoctrinés par une classe politique sans envergure, ficelée par les multiples droits de recours qu'elle a voté au fil des ans, voteront sans doute pour ce tortillard à vapeur. Genève risque de payer très cher ce choix séculaire. Il n'est pas dit que nos amis Confédérés continuent de verser des centaines de millions pour les trams ou pour la bretelle Cointrin Cornavin, indispensable à une bonne desserte de l'aéroport, alors que la construction d'une deuxième ligne ferroviaire sur le plateau suisse s'impose si l'on veut véritablement redonner au transport en commun une chance de résister aux voitures à 2 litres de demain.

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