CEVA: arrêtons les frais, construisons l'axe ferroviaire Cointrin Annemasse Annecy (27/01/2009)

ceva buttoir.jpgLe Conseil d'Etat voulait passer en force. Il a mandaté l'ancien conseiller d'Etat Bernard Ziegler pour lever l'effet suspensif des recours. Le Tribunal vient de lui expliquer qu'en démocratie, un gouvernement doit d'abord respecter les droits des gens. C'est le b-a ba de l'Etat de droit. En démocratie, la politique du fait accompli n'est pas acceptable. Certes, le TF ne signe pas l'arrêt de mort du CEVA. Mais il faudra attendre un an au moins, disent les juristes, pour donner le premier coup de pioche. Berne ne va-t-il pas retirer sa participation? Les budgets de la loi d'infrastructure devaient être engagés avant la fin 2008. Sûr qu'en Suisse d'autres projets sont prêts à être engagés. La solidarité confédérale voudrait donc que Genève passe son tour.

Car le dernier épisode judiciaire en cache un autre. Qu'a donc fait le Conseil d'Etat des 318 charges, dont l'Office fédéral des transports a assorti son feu vert au CEVA le 2 mai 2008, trompetté par le Conseil d'Etat à grand renfort de communication? 318 remarques et demandes pour lesquelles l'OFT demande qu'on lui présente les correctifs "six à douze mois avant le début des travaux".

Parmi ces charges - c'est le terme consacré - il y en a quelques-unes qui risquent de coûter une fortune. notamment l'obligation de creuser un mètre de plus sous les tunnels pour pouvoir installer un radier flottant d'un mètre d'épaisseur, seule mesure apte à supprimer les vibrations des trains. Car le RER genevois n'est pas un métro. Il n'a rien de commun avec le M2 lausannois. Le CEVA genevois, c'est un train, dont le tracé a été fixé au début du XXe siècle. A la Praille, à cette époque, il y avait encore des maraîchers et des moutons broutaient les pâturages de Cointrin.

Le CEVA, c'est un train, ça n'est pas un métro. La preuve, c'est l'espacement des gares. Celle de Carouge a d'ailleurs été supprimée. Les ingénieurs se sont sans doute rendu-compte que les trains sont trop longs pour s'arrêter au Bachet-de-Pesay, puis à Carouge, puis à Champel. Cela aurait presque nécessité la construction d'un quai continu.

Faut-il donc poursuivre l'aventure? Certes des millions ont déjà été dépensé en études. Mais ils ne sont pas entièrement perdus.

Que les RER circulent jusqu'au Bachet de Pesay! Qu'on y construise un parking d'échange géant capable d'accueillir cinq ou dix mille véhicules que l'autoroute de contournement dégurgite chaque matin.

CEVA gare route de Chêne.jpgQu'on réaménage sommairement la ligne Annemasse-Eaux-Vives en construisant la gare non pas en sous-sol mais en l'air au-dessus de la route de Chêne. Ainsi les usagers descendront-ils rapidement au niveau du tram. [cliquer sur l'image pour l'agrandir]

 

shunt d'Ambilly.jpgEt qu'on consruisent à Saint-Cergue et à Etrembières des parkigns d'échange géants au-dessus de la voie de Thonon et de la voie de La Roche-sur-Foron (en créant le shunt d'Ambilly permettant de rejoindre directement Annecy aux Eaux-Vives).

Et qu'on se mette sérieusement à étudier la seule liaison d'avenir, celle qui reliera Cointrin à Annemasse. Via une traversée du lac ferroviaire et autoroutière, faisant d'Annemasse la gare de l'Est de Genève, une vraie gare internationale et non une simple halte de RER.

 

11:06 | Lien permanent | Commentaires (18)