"Le monde est un peu comme une salle de bain dont la baignoire déborde. L'ingénieur Püttgen nous propose une serpillère très sophistiquée. Moi je propose de fermer le robinet."
"C'est la première fois qu'on me compare à une serpillère" a remarqué un brin agacé le professeur Püttgen. Le directeur de l'Energy Center de l'EPFL défend un développement durable (DD) et croit que la Suisse pourra revenir d'ici la fin du siècle à sa consommation d'énergie par habitant qui était le sien en 1962: 2000 watts par habitant.
Le fermeur de robinet, c'est l'idole des décroissants, Serge Latouche, professeur émérite de Paris Sud, directeur du Groupe de recherche en anthropologie, épistémologie et économie de la pauvreté et auteur d'un ouvrage qui résume le propos qu'il a tenu ce soir à Uni Mail devant un auditoire comble: "De la décolonisation de l'imaginaire économique à la construction d'une société alternative".
Les médias fonctionnent au zoom. Le zoom écrase la perspective, réduit le cadre de l'image à la cible, gomme l'environnement. Les médias électroniques - la radio notamment - sont condamnées à la répétition des nouvelles, autre manière de zoomer dans le temps: attentat en Irak ou à Moscou, Carla et Nicolas, crise grecque, l'Eglise et la pédophilie, des faits répétés en boucle, sans autres raisons que d'occuper l'espace sonore toutes les heures, tous les quarts d'heure, ajoutant - parfois seulement - quelques bribes de précisions. Quelques rares exceptions. Actuellement le rythme effrené du tournoi suisse de hockey sur glace qui justifie qu'on en parle tous les jours ou presque.