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Région - Page 71

  • Bouchons: le débat

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    Deux internautes ont posté un commentaires sous mon dernier billet. Qu'ils en soient remerciés, d'autant qu'ils ont eu la courtoisie de signer leur texte. Ils ont tous les deux raisons.

     

    Sandro Minimo écrit: "La voiture, comme transport individuel n'est tout simplement pas viable pour les habitants de la ville". Je suis parfaitement d'accord . A deux bémols près:

    1) les habitants des villes sont aussi de gens qui voyagent pour aller dans leur famille et surtout pour leurs loisirs, parfois parce qu'ils travaillent en banlieue ou loin de Genève. Ils leur faut donc des parkings. Pourquoi pas construire en dehors de ville à proximité d'une ligne de tram des silos à voiture pour les gens des villes?

    2) les habitants des banlieues et des compagnes peuvent difficilement se passer d'une voire de deux voitures. Car il est tout simplement impossible de construire un réseau de transports publics suffisamment dense qui réponde à leurs besoins. En outre comme les habitants des villes, ils utilisent aussi leur voiture pour aller visiter des amis éloignés et pour leurs loisirs. Sans compter le plaisir de rouler et de voyager. Il faut donc construire davantage de parking d'échange à proximité des transports publics. Ni trop près, ni trop loin du coeur de la ville. Pourquoi ne pas construire un immense parking sous le bois de la Bâtie au déboucher de l'autoroute des jeunes à la Jonction? On pourrait y loger des milliers de véhicules?

    A ce propos, Robert Cramer bataille depuis des mois pour que Berne accepte la construction d'un parking géant aux Vengerons (parking d'échange et parking pour le siège de l'OMC). Mais Berne rechigne à créer de nouvelles bretelles d'entrée et de sortie sur une autoroute...

     

    Louis Cornut défend le CEVA. Il a raison dans son optique de rappeler que le CEVA n'a de sens que dans une perspective régionale et même internationale. Il pense en effet que le CEVA permettra de revitaliser la ligne du Tonkin et de la raccorder un jour au réseau ferroviaire valaisan. Et pourquoi pas un tunnel de base ferroviaire sous le Grand Saint Bernard? Le problème est justement que le CEVA s'arrête pour l'heure à la frontière à Annemasse. Et qu'à tout prendre, la construction d'un pont sur la rade qui mixte une autoroute et deux voies de chemin de fer coûterait moins cher et répondrait bien mieux au besoin de Genève et de sa région. Il suffit pour s'en convaincre de regarder une carte de géographie.

  • Bouchons: où est la métropole?

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    Comment faire pour faire sauter les bouchons? La Tribune empoigne le problème. Complexe à voir la carte publiée ce matin par mon journal préféré. Et étonnamment unilatéral! Il n'y en a que pour les transports publics ou presque et que pour le canton de Genève ou presque.

     

    Certes le CEVA a vocation d'être le RER du XXIe siècle qui draînera les travailleurs jusqu'à Evian, Cluses, La Roche sur Foron et Morges de l'autre côté du Léman. Encore faudra-t-il construire la 3e voie CFF jusqu'à Lausanne et du côté français améliorer les voies, acquérir suffisamment de matériel roulant et dans au nord comme au sud du Léman construire de vrais parkings d'échange, aisément accessibles, bon marché et surveillés. Or on en est loin et rien n'est prévu pour le financement de ces à-côtés coûteux dans le budget du CEVA. En fait les voitures qui ne viendront pas à Genève iront polluer les bourgades alentours au coeur desquelles sont les gares du XIXe siècle. Prenez Cornavin, la gare centrale de Genève est difficilement accessible en voiture. Va-t-on comme l'on imaginé les urbanistes de 500 mètres de ville en plus aménager une grande gare aux voyageurs à la Praille à côté de l'autoroute? On imagine-t-on désenclaver la gare de l'aéroport en la reliant au réseau suisse via Bellevue? Rien de tout cela n'est prévu.

     

    Certes la route des Nations est notée, mais surtout pour y faire passer un tram, une concession sans doute pour que ce tronçon permettant aux internationaux d'aller et venir à leur travail en voiture.

     

    Certes les tunnels de Meyrin et de Vésenaz sont notés, mais avouez que ce sont des projets micro-locaux, sans grande incidences. Quant à la route des Communaux d'Ambilly, c'est une vicinale sans incidence sur les bouchons alentours.

     

    Certes le carrefour autoroutier de la Milice est noté. Cramer l'a arraché à Berne (l'autoroute est une route nationale) pour satisfaire Plan-les-Ouates dans le cadre de l'urbanisation de la Chapelle-les-Sciers. Mais quid de la voie Cottier, cette route interquartier sensée rejoindre la route de Veyrier en passant par Troinex? Le contournement par une voie rapide du sud du canton reste à faire. Rien n'est prévu à ce sujet. Pourtant les propositions ne manquent pas (Lire ici).

     

    Certes la traversée du lac est notée, mais son débouché sur la rive gauche reste hypothétique. Le gouvernement ne l'a d'ailleurs pas évoquée dans son projet d'agglomération Genève 2030. Peut-être parce que l'ogre CEVA a dévoré l'essentiel des subsides bernois que promet la loi fédérale sur les infrastructures. Pourtant une bonne action serait peut-être, sans attendre le pont sur la rade, de raccorder la route de Jussy au sud de Puplinge avec le carrefour d'Etremblière par une autoroute souterraine comme celle de Plan-les-Ouates. Ce tunnel sous Ambilly réaliserait le contournement sud autoroutier du canton, permettrait d'accéder à la gare d'Annemasse aisément. De quoi donner une raison d'être au CEVA et règlerait la question de la vicinale des communaux d'Ambilly.

     

    Rien donc de bien sérieux sur le réseau routier. Rien pour répondre aux habitants de Soral, des villages frontaliers suisses et français. Rien non plus avant une génération pour soulager les quais et le Pont du Mont-Blanc joyaux de notre ville.

     

    Quant à la France voisine, c'est le bleu total. Sur la carte de la Tribune en tous cas. Les Français construisent pourtant à tout va et dans des gabarits conformes aux besoins futurs de mobilité des Genevois (les Genevois sont les habitants du Genevois qui s'étend des Voirons au Vuache et du Salève au Jura). L'autoroute Annecy-Genève par Cruseilles, la voie rapide du Pays de Gex qu'il faudra bien un jour accrocher à l'A1 suisse. La voie rapide du Chablais, en attendant l'autoroute et la réhabilitation du Tonkin.

     

    PS: Plus de voitures, plus de CO2 certes, mais on ne parle plus des NOx, des oxydes d'azote. Il n'ont pas disparu, mais le catalyseur en a tout de même réduit le volume. Comme quoi, le pire (à l'époque c'était les pluies acides) n'est jamais sûr. Idem pour le plomb.

     

  • Communautés tarifaires, le désert romand

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    Le 13 septembre dernier, à Nyon, lors du débat organisé par la Tribune et 24 Heures sur l'insolente question "Genève doit-il absorber Nyon?" (lire aussi "Passons à l'action!") le syndic de la cité vaudoise s'est plaint d'être absent de la communauté tarifaire des transports publics genevois Unireso. "Parce que le gouvernement vaudois n'en veut pas." Ce que n'a pas démenti le ministre des finances Broulis arguant qu'il avait d'autres priorités.

     

    Un petit tour sur le site des CFF nous offre cette image qui en dit long sur le désert qu'est notre grand voisin dans le domaine.

     

    Par parenthèse on voit aussi que pour les CFF la Suisse s'arrête évidemment aux frontières nationales. Au-delà les transports relèvent de la logique floue. Mais pas aux frontières cantonales (les taches rouges marquant les intrusions (modestes) dans un canton voisin).

     

    A Zurich et ailleurs, on en est aux cartes d'abonnement qui relient plusieurs Communautés tarifaires. En Suisse romande, il n'y a qu'une seule solution pour relier le métro lausannois aux trams genevois, l'abonnement général des CFF.

     

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