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Politique - Page 142

  • Le retour des notes

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    Après une longue lutte, les Genevois, vous vous en souvenez, ont infligé un cinglant camouflet aux syndicats des enseignants et à la gauche en rétablissant les notes à l'école. Et Charles Beer, qui n'en voulait pas, avait développer un nouveau carnet réceptacle des évaluations régulières mais non chiffrées des élèves. Personne au fond ne contestait le bienfondé de l'évaluation du travail des élèves et de leurs résultats (ce qui n'est pas la même chose).

     

    Ministre des finances, Mme Calmy-Rey aimait présenter la notation du canton établie par l'évaluateur financier international Standard and Poor's. Et le ministre David Hiler continue cette bonne pratique.

     

    Pas une année sans concours de miss, sans palmarès de tout et de rien. Toujours en matière de gestion publique, l'Idheap (Institut d'études en administration publique) dresse depuis quelques années le comparatif des cantons et des villes les mieux gérées (du point de vue financier).

     

    Et voilà que l'annonce par Sarkozy de l'évaluation prochaine de ses ministres soulèvent un tollé à gauche et l'amusement du grand quotidien Le Monde. "Attention, gadget!" titre le grand quotidien français qui lui-même n'en serait peut-être pas en crise s'il avait pratiqué cette méthode.

     

    Gadget, vraiment? Les radars sur les routes sont pour certains aussi des gadgets. Mais ce n'est pas parce que quelques chauffards les ignorent qu'il viendrait à l'idée de quelqu'un de proposer leur suppression. Au contraire.

     

    Nul ne prétend évidemment qu'une meilleure gouvernance découlera ipso facto de la mise en oeuvre d'une batterie d'indicateurs. Ils ont cependant vertu

    1. de clarifier les objectifs que l'on s'assignent,
    2. d'en donner une illustration aussi simple que possible et donc lisible par tout un chacun,
    3. de donner l'exemple à l'ensemble de l'administration plus coutumière de suivre des règlements que de se préoccuper de la pertinence et l'efficience des services rendus.

     

    Un thermomètre ou un scanner ne remplaceront jamais la décision médicale, mais aucun médecin ne songerait à se passer de ces outils.

     

    Dire enfin de l'Etat qu'il n'est pas une entreprise est une lapalissade qui ne doit cependant pas exonérer les services publics d'être comptables de leurs actes auprès du public. Et pas seulement dans des rapports financiers annuels si complexes et indigestes que personne ne les lit.

     

     

  • Le barème fiscal obwaldien reste progressif

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    "Steueurprogression ade" (Progression de l'impôt adieu) titre ce matin toute la presse suisse à l'exemple de la Baslerzeitung. Après avoir tenté d'imposer le barème dégressif et s'être fait siffler par le juge arbitre du Tribunal fédéral pour hors jeu, le petit canton d'Obwald (à peine plus peuplé que la commune de Vernier) est entré hier dans l'histoire suisse en votant à 90,7% et tous partis confondus, excusez du peu, un barème linéaire, appelé pour faire bien flat tax.

     

    En fait la flat tax d'obwald n'a de flat que le titre. En effet, en n'imposant pas les dix mille premiers francs du revenu imposable, et chaque francs suivant avec un taux fixe à 12%, Obwald fabrique de facto un barème progressif comme le montre le graphique publié le 17 août dans ce blog. Voir aussi ici. On lira aussi le très éclairant billet publié par François Brutsch très, très tôt ce matin.

     

    Le barème à taux unique est sensé simplifié l'impôt. C'est là une autre illusion propagée par le marketing politique libéral. En effet, ce qui complique le calcul de l'impôt ce n'est pas le barème, mais le nombre et la complexité des déductions possibles qui permettent de passer du revenu brut ou revenu imposable.

     

    Pour mémoire, la TVA est une sorte de flat tax à deux taux, que Merz voudrait simplifier en introduisant un seul taux et l'assurance maladie est un impôt dégressif qui frappe proportionnellement beaucoup plus les pauvres que les riches.

  • L'émotion des femmes

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    A-t-on réalisé le pas de géant pour l'humanité que représente le nouveau gouvernement suisse? La photo officielle qui ne va pas tarder à s'afficher partout (et pourquoi pas en dazibao sur les murs du pays!) du Conseil fédéral présentera côte-à-côte quatre femmes et quatre hommes! Une première historique.

     

    Voilà un des effets collatéraux de l'éviction de Christoph Blocher qui est bienvenu. Il y en a d'autres.

     

    De quoi alimenter les gazettes et accroître la pipolisation de nos institutions? Il faut craindre cette dérive. Elle perturbe le système politique suisse bien plus que la bataille rangée que nous promet un Blocher revenchard.

     

    La presse est d'ailleurs le jouet et l'instrument souvent amplificateur de cette bipolarisation. A force de simplifier le débat, de présenter des duels sur les plateaux de télévision, de titrer à l'emporte-pièce, on finit par pervertir l'image de la politique. Qui est bien plus subtile, plus complexe, plus équilibrée que les médias la montre.