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Politique - Page 140

  • L'UDC et la DDC

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    Hier l'UDC tirait une nouvelle fois à boulets rouges contre l'aide au développement suisse. Une croisade non dénuée d'intérêt politiques évidemment, mais que les autres partis auraient tort de rejeter d'un revers de la main.

     

    Un bilan social, économique et politique de l'aide au développement s'impose à l'heure de la mondialisation, où des pays comme le Brésil reviennent dans le club des nations créditrices nettes.

     

    Moins de fonctionnaires de la DDC sur le terrain et plus de subventions aux œuvres d'entraide privées, ce n'est pas forcément une mauvaise idée.

     

    Plus de déductions fiscales pour ceux qui donnent à des organismes privés est acceptable dès lors que l'Etat dresse régulièrement la liste des institutions éligibles et que ces institutions se soumettent à des contrôles externes indépendants et publics.

     

    Mais l'aide au développement made in UDC serait plus crédible si le parti de l'extrême-droite, qui garde de ses origines une large audience dans les milieux agricoles, proposait d'ouvrir complètement le marché suisse aux produits alimentaires des pays du sud.

     

    Les 1,3 milliards que la Confédération consacre par année à l'aide au développement ne représente qu'un sixième des montants que les Suisses dépensent en impôts et en prix élevés à l'agriculture suisse. Le crédit pourrait donc être sans peine augmenté à au moins 0,7% du PNB.

     

    Chiche, Messieurs de l'UDC!

     

  • Euro fort = panier de la ménagère vide?

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    L'équation euro fort, panier de la ménagère vide est un des refrains du président Sarkozy, qui ne manque pas une occasion pour rendre le patron de la Banque centrale européenne, son compatriote Jean-Claude Trichet, responsable du pouvoir d'achat stagnant voire déclinant des Français. A tort, estime l'économiste d'HEID Charles Wyplosz et Guy Vibourel, le patron de Migros Genève.

     

    La fluctuation des monnaies est le résultat d'un choix politique déjà ancien, rappelle le professeur d'économie à l'IHEID. Il serait aujourd'hui bien hasardeux de revenir aux taux de change fixes. La fluctuation des monnaies, c'est aussi le prix à payer pour contenir l'inflation. Sur ce plan, les banques nationales ont plutôt bien réussi, note le prof Wyplosz. Avec Guy Vibourel, il était ce mardi l'invité des 26e Midi de l'Europe organisés par l'Institut européen de l'université de Genève. Un débat, plutôt deux regards parallèles, dirigé par David Haeberli de la Tribune.

     

    L'euro fort est donc une légende, dit Wiplosz qui a développé sa thèse en janvier sur www.telos-eu.com. Le problème, c'est le décrochage continue du dollar. La preuve, le taux de change actuel de l'euro par rapport au franc suisse est quasi le même que celui qui prévalait à son lancement en janvier 1999: 1,61 franc pour un euro. L'assistance des Salons de la rue Bartholoni encaisse quasi bouche bée, bien convaincue qu'au plan local, c'est une autre chanson. Les Genevois ne se précipitent plus en effet dans les grands surfaces françaises.

     

    Certes, concède Guy Vibourel, le taux de change joue un rôle, mais ce rôle, est tout petit, assure-t-il. Pour le tout puissant patron de Migros Genève, l'envolée des prix en France est bien davantage le résultat calaminteux du carcan législatif qui entrave le commerce hexagonal. L'augmentation subite du prix des matières premières est une deuxième raison.

     

    En fait, la volatilité des prix des denrées alimentaires est bien supérieure aux variations des taux de change. Nos deux spécialistes "glocals" sont d'accord sur ce point. Très en verve, l'homme de la grande distribution en profiter pour rappeler qu'à Migros, les prix baissent d'un pourcent chaque année depuis quatre ans. Exemple à l'appui: '"En Suisse, le prix du lait a augmenté récemment de 8 à 10% à la production, mais la Migros n'a augmenté ses prix que de 4%. En France, le prix du lait a augmenté de 20% et Danone annonce une hausse des yaourts de 27%." Notre statut juridique de coopérative de consommateurs est une des raisons de cet état de fait, affirme un rien démago le patron de Migros. Sans parvenir à convaincre Corneglio Sommaruga qui doute du pouvoir effectif des consommateurs sur le géant orange.

     

    Ne devrait-on pas accrocher le franc suisse à l'euro?

     

    La question revient régulièrement comme Noël en décembre. Charles Wyplosz n'y voit guère d'intérêt tant que la Suisse n'est pas membre à part entière de l'Union européenne. Ce qui n'est pas demain la veille, ajoute-t-il. D'autant que, depuis quelques mois, le franc suisse se redresse par rapport à l'euro (il a passé de 1,68 en octobre dernier à 1,61 aujourd'hui), preuve, à ses yeux, que la BNS conserve une marge de manœuvre et n'est pas aussi inféodée à la Banque européenne qu'on le dit.

     

    Pour Guy Vibourel, la bataille contre la vie chère se déroule sur d'autres terrains que celui de la relation euro/franc. La Suisse doit ouvrir ses marchés, notamment agricoles, aligner ses exigences sur les normes européennes. En interne, le patron de Migros Genève serre les boulons, fait pression sur ses fournisseurs tout en les caressant dans le sens du poil avec son label maison "de la région" et développe la gamme M-Budget.

     

    Reste le plus important: "60% de nos coûts sont des coûts de main-d'oeuvre. Le self scanning n'est pas pour tout de suite" rassure en conclusion Guy Vibourel. Mais tout le monde a compris, il y a dans les caisses automatiques un formidable potentiel d'économie pour la grande distribution.

  • Les abstentionnistes votent à droite

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    M. Merz doit une fière chandelle à la cigarette, aux molosses et à la gratuité des TPG.

     
    C'est grâce à eux que les Genevois se sont "déplacés" en masse. 50'000 électeurs de plus. C'est la différence entre le taux de participation record de 61% et la moyenne suisse de 39%.

     

    Si les allégements fiscaux, désormais consentis aux actionnaires possédant plus de 10% des actions d'une entreprise, ont passé la rampe du bout des lèvres, c'est peut-être bien parce qu'une grosse majorité de ces 50'000 Genevois habituellement abstentionnistes ont voté pour le paquet fiscal.

     

    On ne voit pas en effet d'autres explication à cette étonnante adhésion des Genevois à la politique de M. Merz. N'ont-ils pas élu il y a deux ans et demi une majorité de gauche au gouvernement?

     

    Sans cette participation exceptionnelle, on peut donc échafauder l'hypothèse que Genève aurait voté comme le canton de Vaud et donc refusé le projet ficelé du Conseil fédéral. Ce qui aurait peut-être renversé le résultat du vote au niveau national. L'écart entre les non et les oui est en effet inférieur à vingt mille voix.