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Politique genevoise - Page 199

  • Le fou du roi

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    Jusqu'au ira Eric Stauffer? Jusqu'à Berne? Ce serait un exploit si le trublion d'Onex, ex conseiller municipal libéral et fondateur du MCG, est élu ce dimanche, mais sa croisade contre l'opacité des SIG mérite un coup de chapeau.

     

    Et l'on se dit que s'il n'avait pas été élu au Grand Conseil, puis (grâce à la règle qui veut que chaque parti y soit représenté) au Conseil d'administration de la grande régie, qui nous chauffe, nous abreuve et nous éclaire (encore que là on est en plein paradoxe...), Genève ne saurait rien des indemnités du citoyen Mouchet, ancien maire socialiste de Carouge, devenu président des Services industriels et membre d'une kyriel de conseils d'administation gigognes et juteux.

     

    Or donc la lecture de la dernière intervention urgente au Grand Conseil du député Stauffer datée du 17 octobre (qu'il a postée sur son blog hébergé par la Tribune http://promcg.blog.tdg.ch) mérite une lecture intégrale et attentive. On se réjouit de lire très bientôt la réponse du Conseil d'Etat aux questions que je cite ci-dessous.

    "Il est temps de remettre le citoyen genevois au centre des débats car, ne l’oublions pas, nos mandats ne sont qu’une délégation de sa suprême autorité.

    "En vertu des pouvoirs qui sont ceux du député, des devoirs et obligations qui sont ceux du Conseil d’État, voici la question posée dans le cadre de cette IUE, conformément à l’article 162A LRGC :

    Question 1:

    Vu qu’il est avéré que le président d’une régie publique lui a menti, le Conseil d’État entend il cautionner ce mensonge ou demande t-il la démission de ce dernier ?

    Question 2 :

    Le Conseil d’État entend il patienter tranquillement que le Président des SIG daigne répondre le 30 février 2008, ou entend-t-il diligenter une enquête qui soit en mesure de renseigner notre Grand Conseil de manière complète et impartiale ?

    Question 3 :

    Les déclarations du Conseiller d’Etat Cramer laissent à penser qu’il n’a pas dit toute la vérité à ses collègues, le Conseil d’État a-t-il été trompé par l’un de ses sept membres sur les SIG ?

    Question 4 ;

    Si le Conseiller d’État en charge de la tutelle des SIG a trompé le Conseil d’État incorpore, lui sera-t-il proposé de démissionner ou des sanctions seront elles envisagées?"

     

    Reste une question qui brûle les lèvres et que me rappelle un Genevois, ancien haut fonctionnaire de l'Etat, qui s'est délocalisé à Shanghai pour prendre du champ avec notre République très satisfaite d'elle-même: "le président Mouchet a-t-il bien déclaré tous ses revenus au fisc genevois?" Le chef des finances Hiler devrait le savoir dans l'heure.

     

    Le député MCG ne manque pas d'humour et cite également une déclaration du ministre de la police et de la justice Moutinot, publiée dans la FAO du 7 octobre, dont le rappel opportun met aussi toute la corporation des journalistes au pied du mur.

    " Mensonge d'Etat et vérité de presse ; A l’origine, la liberté de la presse a été instituée pour permettre aux journalistes de critiquer l'action du pouvoir, de mettre en évidence les mensonges d'Etat et de révéler au grand jour ce que les puissants s'efforçaient de garder secret. Il est bon qu'il en soit ainsi et nous devons lutter pour qu'il en soit toujours ainsi."

     

     

  • Bonne gouvernance des SIG et consorts

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    La rémunération du président socialiste des Services industriels met en lumière que rien n'est jamais si bien géré qu'on ne le pense. Et qu'une meilleure gestion a certes besoin de règles claires, mais que la règle seule ne fait pas la bonne gestion. L'éthique est essentiel.

     

    Un second principe est tout aussi essentiel. On ne légifère pas ni dans l'urgence ni dans l'émotion. or c'est ce que s'apprêtent à faire les députés. Tant à droite où l'on veut bouter les députés or des conseil d'administration qu'à gauche où l'on veut une transparence totale des rémunérations.

     

    Les députés votent chaque année le budget et les comptes de Services industriels. Ils avaient et ont toujours tout loisir de demander que ces documents comportent des annexes leur donnant l'information qu'ils réclament sans ajouter une lettre à l'appareil législatif qui en compte déjà beaucoup trop. 

     

    Quant à bouter des députés hors de conseils d'administration des régies publiques, la mesure paraît excessive. D'une part c'est le député Stauffer, plus courageux ou plus curieux que ses collègues, qui a levé le pot aux roses.  D'autre part, le critère d'appartenance à un ca ne devrait être que la compétence. On ose espérer qu'il y a quelques compétents parmi nos 100 députés.

     

    Une autre solution pourrait consister à doter les régies publiques d'assemblées des actionnaires qui seraient constituées de chaque citoyens de ce canton ou d'une sélection d'entre eux tirés au sort ou désignés comme le sont les jurés, des tribunaux.

  • Faux frère

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    Cramer et Mouchet sont dans leurs petits souliers. La rémunération du président socialiste des Services industriels crée des jalousies et révèlent un secret de polichinelle. La participation aux Conseils d'administration des grandes régies de l'Etat est l'une des manières dont certains partis politiques se financent.

     

    Le plus beau reste pour l'heure le lâchage en plein vol du président socialiste du Conseil d'administration des SIG par les ex-amis socialistes genevois, qui signent un communiqués dans lequel ils précisent qui sont leur représentants au sein du Conseil d'administration et que ces deux-là versent bien leur dû à leur parti. A lire sur le blog de Carlo Sommaruga.

     

    Pas moins curieuses sont les déclarations du vert Hiler dans la Tribune qui plaide pour une augmentation des rémunérations des hauts cadres de l'Etat. Imaginons Brunschwig Graf faire une telle déclaration quand elle était ministre des finances et qu'un libéral était à la tête des SIG. Quels hurlements n'aurait-on pas entendu dans le camp socialiste!....

     


    Cela dit Hiler n'a pas tort. Oui les rémunérations des hauts fonctionnaires sont en effet plutôt basses par rapport à celles de leurs homologues d'autres cantons. La faute n'en revient pas au Conseil d'Etat, mais au Cartel intersyndical de la fonction publique qui n'a eu de cesse de resserrer l'échelle des traitements. C'est ainsi que jusqu'à un salaire de cent mille francs les fonctionnaires genevois sont mieux, voire beaucoup mieux, rémunérés que des travailleurs dans le privé exerçant une activité analogue (surtout si l'on prend en compte les avantages non salariaux dont bénéficie la fonction publique).

     

    Reste que toute cette affaire risque d'avoir deux conséquences. Soit une surveillance plus étroite des régies publiques par le Grand Conseil, comme le souhaite la gauche. Cette perte d'indépendance se payera au prix fort d'une perte de la valeur de ces entreprises. Soit au contraire, une autonomisation accrue des dites entreprises qui doivent disposer des marges de manoeuvres dans le marché concurrentiel dans lequel elles exercent leur activité. Et se doter pour cela des meilleurs compétences tant au niveau de leur direction qu'au niveau de leur conseil d'administration. Il ne devrait pas suffire d'être ou d'avoir été député pour siéger dans ces assemblées.