Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique genevoise - Page 152

  • Facebook et le Grand Conseil

    Imprimer

    Mabut_Jean-Francois_Bassedef.jpgQue fais-tu à la Tribune? J'anime les blogs et j'en publie quatre ou cinq plus ou moins régulièrement: le mien Vu du Salève, la Gazette de la Constituante, Métropole Genève, un regard critique sur le projet d'agglomération franco-valdo-genevois, Webzine et, plus épisodiquement Macadam Genève? Ah bon! C'est un boulot de journaliste ça?

    Je crois que oui, dès lors qu'une des fonctions du journalisme est de susciter et de promouvoir le débat citoyen, par la pertinence et la qualité de l'information, par la neutralité du forum qu'est l'espace de débat rédactionnel (print ou net peu importe), par la police qu'il exerce (ou peut exercer) sur le forum.

    Il y a loin certes de la coupe aux lèvres: tous ce que les blogueurs publient ne relèvent pas du débat démocratique, les informations qu'ils publient sont souvent biaisées, non fondées, peu sourcées, voire fausses. Quant à la courtoisie qui devrait présider au débat, elle varie au gré des sujets et des auteurs. Mais, après plus de deux ans à la tête de la plateforme de blogs de la Tribune, je constate une certaine maturité.

    Deux obstacles dissuadent toujours nombre de blogueurs potentiels de se jeter à l'eau: le temps et le qu'en dira-t-on. Deux exemples: la nouvelle présidente de l'église protestante et le débarquement des candidats au Grand Conseil genevois sur Facebook.

    Lire la suite

  • Un peu de baume pour les informaticiens de l'Etat

    Imprimer

    pétaudière informatique.jpg"La pétaudière informatique de l'Etat dans le collimateur". Le titre de la Tribune du 1er juillet est sans appel. Relatant le dernier rapport de la Cour des comptes, l'article pose en principe que l'informatique de l'administration cantonale est une pétaudière.

    A lire le rapport des juges, le mot n'est pas mal choisi, sauf qu'il s'adresse peut-être davantage à l'Etat et à notre démocratie genevoise et donc à son organe principal, le Grand conseil, qui aime réinventer la roue, complexifier la loi, la détailler à l'extrême et y introduire des "genevoiseries" qui empêchent le recours à des systèmes informatiques éprouvés dans d'autres cantons ou obligent à de coûteuses adaptations. Ajoutez la même dose d'indépendance, voire d'antagonisme, farouche des départements et de leurs services, les héritages tehniques, la guerre des pro-mac, des pro-linux et des pro-windows et les dizaines de millions qui font saliver les Microsoft, HP et autres IBM et vous obtenez en effet un sac de noeuds dont les acteurs sont volontiers les bouc-émissaires des directions administratives et départementales souvent conservatrices et dépassées par les enjeux du guichet unique.

    J'ai trouvé dans le dernier Sciences et Vie de quoi soulager un peu le mal-être des informaticiens. Il émane de Joseph Sifakis, prix Turing 2007, la plus haute récompense internationale scientifique en informatique. A la question qu'est-ce qui vous a déjà fait changer d'avis, il répond:

    sifakis joseph.jpg"Il y a trente cinq ans, je pensais pouvoir modéliser les systèmes informatiques avec des équations dites "linéaires". Après deux années d'études, j'ai réalisé que ce n'était pas possible, même pour des systèmes simples. Cette impossibilité prive l'informatique de la prédictibilité telle qu'elle est possible en physique. Si bien que la construction des grands systèmes informatiques s'effectue, encore aujourd'hui, de façon empirique: brique par brique. Comme on construisait les cathédrales au Moyen Age. Du coup lorsque l'on prépare un nouvelle plate-forme web par exemple , on n'a jamais de garantie sur le résultat final. Jusqu'à 30% des gros projets informatiques actuels échouent complètement... avant même leur achèvement."

    CQFD

    NB: Avant de désigner l'état d'un centre de ressource comme le Centre des technologies de l'information, la pétaudière désigne un lieu, une assemblée, etc., où manquent l'ordre, l'organisation, où règnent la confusion, l'anarchie. Quelles pétaudières sont les démocraties! On ne sait à qui s'en prendre, a écrit Sainte-Beuve (Corresp., t.3, 1839, p.93).

     

  • David gagnera-t-il face au Goliath administratif?

    Imprimer

    hiler souriant.jpgLa nouvelle passera sans doute inaperçue du grand public. Pourtant la révolution budgétaire est (enfin) en marche à Genève. En 2011, l'Etat de Genève sera entièrement piloté au travers d'une cinquantaine de programmes de prestations. Le budget de l'Etat pourrait ainsi tenir en deux ou trois pages.

    Finis les centres de responsabilités et les innombrables lignes budgétaires qui donnaient un semblant de transparence au ménage public et un semblant de pouvoir au Grand Conseil, mais qui avaient surtout pour effet de brouiller toute lecture politique pertinente de cet acte majeur qu'est l'allocation des impôts aux différentes tâches publiques.

    Dans sa séance d'aujourd'hui, le Conseil d'Etat a défini les fameux 50 programmes, annonce le communiqué de presse hebdomadaire du gouvernement. Mais il n'en donne pas la liste. Il explique aussi que cette nouvelle manière de préparer le budget permettra des "comparaisons pertinentes avec des cantons aux caractéristiques similaires", sans dire lesquels. Je me réjouis de cette comparabilité sans trop y croire.

    Voilà des décennies que la Confédération tient des statistiques sur les coûts comparés des grandes politiques publiques, sans que jamais les députés s'en soient réellement saisies pour s'interroger sur le prix de revient des prestations genevoises, dont la facture est presque toujours supérieure voire très supérieure à des cantons comparables. Mais saluons à ce stade la ténacité de David. Gageons que le Goliath administratif n'a pas dit son dernier mot.

    Question conservera-t-il les finances ou reprendra-t-il le département du Territoire? Cruel dilemme. La réforme du budget pourrait y succomber ou être dénaturée.

    A lire d'anciennes notes sur le sujet ici et , où l'on constate que Genève n'est pas pionnier en la matière.