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Monde - Page 49

  • Attentats, la peur est mauvaise conseillère

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    etat islamique.jpgNous ne sommes pas en guerre ou alors cette guerre a commencé en août 2014 et ce ne sont pas les attentats de Paris qui l'on déclenchée.

    Il se trouve qu'une coalition de vingt-deux Etats, sans la bénédiction de l'ONU, dont la France fait partie, tente de réduire l'action jugée illégitime d'une... (qu'est-ce qu'est Daech au fait: un Etat, une guérilla, des révolutionnaires, des bandits, des conquérants, une force, un peuple en armes, "une organisation militaire, politique et terroriste, d'idéologie salafiste djihadiste", comme le décrit Wikipedia?...) une organisation donc.

    L'Etat islamique s'est constitué en 2006 et 2012, après avoir avalé, suivant un plan terroriste, les dépouilles sunnites de deux Etats gouvernés par des chiites,  la moitié de la Syrie et un gros tiers de l'Irak, de part et d'autre d'une frontière dessinée par la France et la Grande-Bretagne il y aura 100 ans le 16 mai 2016, aux termes des accords de Sykes-Picot. Frontière qui jusqu'à l'émergence de l'EI a été considérée comme légitime aux yeux des nations concernées et des Nations Unies. Elle a volé en éclat. Il faut s'en souvenir, même si c'est un peu plus compliqué.

    D'une précédente guerre, celle d'Irak, un autre Etat est né, jugé légitime, celui-là, par les Européens, mais pas par ses voisins: le Kurdistan (irakien). Où s'arrêtera la décomposition des Etats nés après la première et la seconde guerre mondiale (la Syrie est née en 1946)?

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  • Dix mois après Charlie, fusillades terroristes à Paris, état d'urgence en France

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    Vendredi 13 novembre 2015, les marchands de chance ont fait le plein jusqu'à la fermeture à 20h - 127 millions à l'une des loteries, renseigne la tenancière du bar PMU Le France. Trois heures trente plus tard, l'Europe est sous le choc. Des Parisiens sont tombés sous les balles et les explosions d'une bandes de fous lourdement armés.

    Le choc est énorme. La tristesse profonde. Notre compassion va aux victimes et à leurs proches.

    Les questions se bousculent. Les guerres civiles du Proche et Moyen Orient soudain sont dans nos murs. Et nous découvrent démunis. Les forces de sécurité savaient que ce type de scénario pouvait se produire. Ces attaques aveugles - ni blasphémateur ni juif ni journaliste ni politicien ne semblent spécifiquement visés - portent la mort au cœur d'une capitale dont les avions bombardent des cibles de l'Etat islamique en Irak et en Syrie. 

    Qui sont les terroristes? Des Français? La réponse n'est évidemment pas anodine. Est-ce pour autant une rupture stratégique? La preuve de l'incapacité des forces de l'ordre d'empêcher ce genre d'attaque? Peut être. Ce qui est vrai, c'est que nos armées, nos polices, nos systèmes judiciaires sont bien mal préparés face aux nouvelles menaces.

    La France est en état d'urgence. Hollande est grand dans l'adversité. J'habite à la frontière. Sa déclaration m'impressionne particulièrement. Mais ces attaques ne sont pas la guerre. Rien à voir avec l'effroyable Grande guerre ou la Seconde, plus meurtriere et destructriçe encore ni avec ce qui se passe depuis des décennies au Moyen Orient.

     

  • Et si l'on plantait un village de réfugiés au Palais dormant?

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    P1090976.JPG"J'y suis allé avec réticence et j'ai été conquis." Ce propos d'un vieil homme à son épouse, alors que tous deux sortaient, hier vers 16 h, du parc des Nations Unies à Genève, reflète sans doute l'appréciation des quelque dix-huit mille visiteurs des portes ouvertes du Palais des Nations à l'heure du 70e anniversaire de l'ONU.

    La journée fut en effet magnifique, la foule silencieuse et presque recueillie donnait au lieu qui domine le lac une majesté démocratique et presque protestante tandis que l'immense bâtiment ocre était assoupi, vide des activités qui s'y passent.

    C'est ce dernier élément qui m'interpelle ce matin. Que se passe-t-il donc au Palais des Nations de Genève?

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