En ce 1er mai 2016, il a neigé jusqu'à mi Saleve. Grâce à El Niño, grâce au réchauffement climatique (grâce à nous donc), grâce à Dieu qui fait la pluie et le beau temps?... Naguère on présentait les semences dans mon église de Compesières pour les bénir. On remerciait aussi la Providence avant les repas. C'était avant Vatican II. Mai était le mois de Marie et des rogations. Durant des siècles, jusqu'à l'irruption du monde moderne, la semaine des paysans, autant dire du pays, était rythmée par la religion. Aujourd'hui encore, en bien des lieux sur notre terre, des hommes dansent, prient, implorent le ciel pour faire tomber la pluie ou la faire cesser.
Aujourd'hui à Geneve, quatre manifestations rythment ce dimanche.
On passera sur le Tour de Romandie qui appartient à un rituel de distraction de masse mais a aussi l'heureux effet d'inciter mes contemporains à dépenser l'énergie musculaire qu'il n'ont plus trop l'occasion d'épuiser autrement. On passera aussi sur le Salon du livre qui appartient au rituel de la culture, dont les grands prêtres sont les critiques, les intermittents du spectacles et les grands du business en ligne (Apple, YouTube, Deezer, Spotify) ou non (mais qui ne l'est pas aujourd'hui?). On s'arrêtera un instant sur le défilé du 1er Mai et sur les cortèges du 1er mai.