1er Mai: faites l'amour... (01/05/2016)

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En ce 1er mai 2016, il a neigé jusqu'à mi Saleve. Grâce à El Niño, grâce au réchauffement climatique (grâce à nous donc), grâce à Dieu qui fait la pluie et le beau temps?... Naguère on présentait les semences dans mon église de Compesières pour les bénir. On remerciait aussi la Providence avant les repas. C'était avant Vatican II. Mai était le mois de Marie et des rogations. Durant des siècles, jusqu'à l'irruption du monde moderne, la semaine des paysans, autant dire du pays, était rythmée par la religion. Aujourd'hui encore, en bien des lieux sur notre terre, des hommes dansent, prient, implorent le ciel pour faire tomber la pluie ou la faire cesser. 

 

Aujourd'hui à Geneve, quatre manifestations rythment ce dimanche.

 

On passera sur le Tour de Romandie qui appartient à un rituel de distraction de masse mais a aussi l'heureux effet d'inciter mes contemporains à dépenser l'énergie musculaire qu'il n'ont plus trop l'occasion d'épuiser autrement. On passera aussi sur le Salon du livre qui appartient au rituel de la culture, dont les grands prêtres sont les critiques, les intermittents du spectacles et les grands du business en ligne (Apple, YouTube, Deezer, Spotify) ou non (mais qui ne l'est pas aujourd'hui?). On s'arrêtera un instant sur le défilé du 1er Mai et sur les cortèges du 1er mai.

 

Le défilé du 1er mai est un rituel syndical. L'occasion, comme la Journée de la femme, de fraterniser et de manifester sa revendication catégorielle. Cette année, l'accent en Suisse est mis sur plus d'AVS et la conservation de avantages de la retraite dans cette ère où les patrons et la droite (pléonasme) ont trouvé le moyen de réduire les pensions en "inventant" l'emprunt à taux zéro, voire même négatif, tandis que leur rémunération (celle des tout grands) se mesure toujours en millions, qu'ils savent en plus soustraire au fisc en toute légalité ou presque.

 

C'est en effet un problème que les Républiques doivent gérer. Mais la question des retraites relève aussi d'un fait dont on ne mesure jamais assez l'effet et qui s'affiche rarement sur les calicots des manifestants. Les Suisses, comme les Européens ne font pas assez d'enfants. La procréation ne se décrète pas ni ne s'infléchit facilement. Des politiques familiales plus volontaristes s'imposent sans doute. Mais la France le démontre. Elle, qui est encore particulièrement généreuse en la matière, ne parvient pas non plus à renouveler ses générations. 

 

Faites donc l'amour et des gosses pour consolider pour les retraites!

 

Avec l'amour vient le mariage, autre institution mis à mal, non par la prétention normale des homos d'en être, mais par les divorces qui mettent fin à une union sur deux et qui démontrent que le mariage relève rarement d'un acte purement rationnel...

 

Ce mariage est fêté en ce 1er mai aussi dans nos villages. C'est la fête du Feuillu. Les enfants se réunissent, décorent un charriot de fleurs et de feuilles et y installent un petit couple traditionnel, avant de partager un goûter. Et l'on chante "Beau mois de mai quand reviendras-tu" et et Le vieil hiver qui grogne est sorti de chez nous... et d'autres comptines enfantines. 

 

[En fin de journée] je lis cet article de la Sonntagzeitung inditulé Jeder Junge zahlt über 1000 Franken an Rentner (les jeunes paient 1000 francs chacun aux rentiers). L'article est une bombe. Il démontre ce que les spécialistes redoutent depuis longtemps. Que les caisses de retraite ne sont pas assez capitalisées pour justifier les retraites promises aux rentiers d'aujourd'hui qui ont pour la plupart pas cotiser assez pour payer les retraites qu'ils touchent. Pour ma part, je défends l'idée à ce sujet de scinder le versement des retraites en deux parties, une partie fixe et une partie qui pourrait varier avec le marché des capitaux et tiendrait compte aujourd'hui déjà de l'évolution démographique et de la nouvelle dynamique de rendement des marchés.

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