Qui peut croire que les 21 mois de travaux supplémentaires qu'annoncent les CFF et l'Etat de Genève ne va pas coûter un sous de plus aux contribuables?
Que le percement des 45 km du tunnel ferroviaire du Gothard ait réservé quelques surprises est chose naturelle, mais que le forage de la moraine de Champel, quelques dizaines de mètres sous la surface du plateau, rallonge de moitié le temps de réalisation de l'ouvrage laisse pantois.
Combien a-t-on dépensé en études avant de donner le premier coup de pioche? N' y a-t-il donc aucun responsable de ce retard, aucun ingénieur, aucune entreprise, aucune administration? Seule la fatalité et la malchance? Si au moins on avait trouvé quelques paillettes d'or à l'avant de la promenade des orpailleurs ou quelques schistes bitumineux dont l'exploitation aurait couvert les frais du forage. Mais non, tout ça, c'est la faute à la molasse.
Les opposants, Mauro Poggia en tête, avaient évalué le coût du chantier à près de deux milliards. Combien a-t-on déjà dépensé? L'Etat ferait bien d'afficher un peu plus de transparence, histoire de ne pas se trouver surpris dans quelques mois.
Quant au retard initial du chantier, il faut rappeler qu'il est bien davantage dû à la mise en conformité du projet aux quelque 350 réserves qu'avaient soulevées les autorités fédérales qu'à la résistance de quelques Champelois.
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Poggia doit rire sous cape
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Du lait genevois... Qui est le dindon?
Buvez local! Les vignerons genevois ont transformé l'essai et donné du corps au slogan de l'autarcie et de l'authenticité, les deux mamelles de la bienpensance actuelle. Leur blanc qui était juste bon naguère, à quelques notables exceptions près, à couper le vin valaisan et le vaudois ou à être servi en décis sans étiquette, s'impose depuis un ou deux lustres sur la table des meilleurs restaurants du cru.
L'autre nectar de la nature, qui vous bâtit un Suisse aux bras noueux et aux tibias d'acier, va désormais afficher ses origines. Enfin les Genevois vont pouvoir boire du lait genevois. Rien de bien révolutionnaire. Depuis quelques années déjà, une brique familiale de 3 litres est commercialisée dans les commerces spécialisés sous le label GRTA. Ira-t-on demain en pèlerinage sous le pis des vaches comme on va aujourd'hui s'abreuver au guillon des caves ouvertes?
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La libre circulation. Et si on la rendait visible et transparente!
Voilà un mois que les Suisses se sont, nous ressasse-t-on, mis au banc de l'Union européenne. J'étais alors en Inde quand le tremblement de terre démocratique est survenu. La secousse n'a pas fait vibrer le pays continent asiatique, que lézardent régulièrement des incidents communautaires. Un incident communautaire, c'est généralement trois ou quatre morts, une cinquantaine de masures incendiées et un lot de malheureux mal indemnisés dans ce pays où la coexistence entre les cultures prend parfois des allures de guerre de civilisation selon la formule de Huttington.
Dans la campagne électorale pour conquérir le pouvoir à Dehli, qui est désormais officiellement ouverte et se terminera le 16 mai par le prononcé du résultats de l'élection du parlement, les deux grands partis se renvoient des massacres à la figure, celui de musulmans en 2002 dans lequel le futur premier ministre de l'Inde, chantre de l'hindouisme militant, aurait trempé et celui de la reprise manu militari et meurtrière du temple d'or à Amristar, en 1984, par Indira Gandhi, la grand-mère de Rahul, le dandy philosophe qui affiche depuis deux mois sa belle gueule en noir et blanc sur des panneaux électoraux XXXL.
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