C'est au pied du mur qu'on voit le maçon, dit l'adage. Trois jours de grève d'une grosse partie de la fonction publique (et peut-être bien quatre - demain est un vendredi 13 -), un budget de 8 milliards pour une République de 482'000 habitants (sans compter les dépenses communales, confédérales et autres factures obligatoires - santé, retraite, logement). Voilà Genève!
Une culture de grandes gueules copiée-collée de notre grand voisin français dans une démocratie incapable d'assurer au gouvernement une majorité claire et durable. Des syndicats qui "se battent pour notre bien et ceux de nos enfants" face à des élus, nos élus, traités de guignols par la rue. Voilà Genève!
Un Conseil d'Etat sans majorité (PLR et PDC ne sont que 34 sur 100 députés), sans figure charismatique et miné par ses ministres socialistes et MCG, qui embouche la trompette de la semaine des 42 heures - mais qui lui a donc soufflé cette idée? - et en pleine grève annoncé par une soudaine recette fiscale réévaluée que le budget 2016 n'est plus déficitaire mais bénéficiaire, une annonce inaudible et tardive. Voilà Genève!
DU-CRET! DU-CRET! DU-CRET! On imagine mal les PDC et les Radicaux, héritiers de fameux ministres, défiler dans les rues de Genève et réclamer une gestion rigoureuse des finances publiques. Et pourtant, sans doute est-ce l'avis majoritaire de la majorité silencieuse du Canton. Qu'on n'entend par définition. Il y en aura donc que pour les grévistes dans les médias face à un gouvernement droit dans ses bottes qu'on sent au soir de ce premier jour bien seul. 