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Economie - Page 54

  • Barthassat et lui-même, Maudet et Köppel: com, com

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    barthassat maudet 2.jpgDans le creux informationnel du mois de juillet, tous les médias en ont parlé. Barthassat est le premier membre d'un gouvernement suisse à répondre en direct sur Facebook aux questions savamment filtrées par un de ses sherpas chargés de com. Le contenu que le ministre de l'Environnement et des Transports relaie sur sa page du grand réseau au milliard et demi d'amis, où il a téléchargé 17'500 photos, et sur deux pages dédiées est sans importance. Bien rodée, la langue de bois tourne en boucle. Dans la com, c'est la forme qui compte.

    Maudet se fait, lui, bien plus discret. Très en vue lors de son accession au Conseil d'Etat en juin 2012, le "politstar émergeant de la Suisse de l'ouest" (comme l'écrit cette semaine le réd en chef de la Weltwoche), qui allait faire marcher droit la maréchaussée, s'est cassé les dents sur les rigidités syndicales d'un corps de fonctionnaires, qui sait, mieux que tout autre, faire entendre ses humeurs ronchonneuses. Il travaille à son rythme. Il défile dans la rue à la moindre déconvenue. Il dispose d'un syndicat puissant qui a cousu son statut du personnel à sa guise ou presque. Il a des relais nombreux au Grand Conseil. Peu de travailleurs peuvent en dire autant.

    Or donc, Maudet ne se répand pas sur les réseaux sociaux. Son blog "En action" (ça sonne comme "En marche" de Macron) est coi depuis le 10 février dernier. Sur Twitter, @Pierre_maudet est vide, #maudet ne renvoie qu'à quelques articles de presse. Même atonie sur Facebook. On apprend cependant, dans la Weltwoche de cette semaine, que le ministre de l'Economie et de la Sécurité entretient tout de même ses réseaux. 

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  • Ecosia, le colibri et la Sicile

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    Italie : des incendies, poussés par un vent fort, ravagent le nord de la Sicile

     

    Le colibri, c'est le mythe du pompier qui s'en va porter sa goutte d'eau contre l'incendie qui dévaste son environnement et qui se dit que si tous les colibris copiaient collaient sa bonne action, on viendrait à bout de l'incendie. Quand on visite la Sicile, on est frappé par les collines et les montagnes dénudées. Des siècles de razzias, d'exploitation, de rapines et d'incendies, pas tous naturels... Le parc naturel qui domine Cefalu vient d'être carbonisé. La mafia aurait lâché des chats arrosés de pétrole dans la garrigue. La montagne est brune et noire jusqu'aux portes de la cité.

     

    Les nouveaux conquérants débarquent sans armes mais pas sans ambitions. Comme leurs prédécesseurs, ils suscitent la crainte des populations autochtones. On les parque loin des circuits touristiques, sans trop savoir qu'en faire. Les renvoyer pour une part, les distribuer dans d'autres nations du puzzle européen qui n'en veulent pas.

     

    Et l'on se dit, dans un raccourci sans doute trop raccourci, que la Banque centrale européenne qui nourrit chaque mois de dizaines de milliards d'euros l'ogre pâque machine financiere et économique pourrait en distraire un pour cent pour payer des travailleurs affectés au reboisement des collines, ici en Sicile et ailleurs, s'inspirant entre autre du modèle israélien. 

     

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  • Le Brexit vu de Selinonte

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    image.jpegJ'apprends l'issue du scrutin britannique, qui jette l'Europe dans l'inconnue et une nouvelle dislocation, depuis Selinonte, en Sicile. Personne ou presque ne connaît plus ce qui fut une brillante cité grecque, sise entre Agrigente et Marsala, pendant quelque 200 ans, il y a 25 siècles. Elle a été détruite, ses habitants sauvagement éliminés, par Carthage, un empire rayé de la carte par Rome, 200 ans plus tard.

     

    Des ruines de ces empires et confédérations, l'Europe a conservé, l'ambition durable de contester aux dieux le cours des choses, quelques mythes, des bribes de philosophie, les fondements de notre droit. Aujourd'hui, le peuple britannique a rompu un contrat, une alliance qui rendait l'Union plus forte face aux défis que les humains de ce temps ont à affronter. À ma connaissance, jamais un canton suisse n'a fait défection de la Confédération. 

     

    Les pessimistes diront que le vote de ce  23 juin est le début de la fin de l'Europe. Les optimistes répondront que l'Europe n'a progressé que dans les crises. Reste à savoir si elle a les moyens de surmonter celle-ci. Une majorité de Suisses, avant les Britanniques avait voter contre les bilatérales qui nous lient à l'Union et nous apportent de nombreux avantages. Pas assez sans doute face à la peur de ce XXIe siècle commençant: la peur de l'étranger, barbare forcément. 

     

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