C'est parti. Après la vogue des Journée internationale de-ci, de-là, pour-ci, pour-ça qui ont remplacé le calendrier des saints qu'égrènent toujours les présentateurs météo, voilà le temps venu des Journées sans. On avait déjà testé les dimanches sans voiture, lors de la crise de Suez de 1956 et lors du premier choc pétrolier de 1973. Qui sont restés sans lendemains. Certains ont lancé la Journée sans achat. D'autres tentent de lancer la Journée sans ordinateur ou sans Sarkozy
Les Verts vaudois déposent un postulat au niveau communal cantonal et fédérale pour une journée hebdomadaire sans viande ni poisson dans les réfectoires scolaires. Objectif avoué: (re)découvrir le goût en ménageant l'environnement! En clair les enfants seront priés de finir leur assiette de tofu ou de lentilles, ce qui est excellent pour la santé. Mais comment les Verts vont-ils faire pour respecter les Droits de l'Enfant à disposer d'eux-mêmes.
On conseille aux Verts de ne pas choisir le vendredi comme jour sans, car les laïcs risquent de monter au front, vu que l'Eglise catholique depuis des siècles prône le jeûne ou la sobriété ce jour-là en souvenir de la passion du Christ. On leur conseille aussi d'opter plutôt pour le tofu, sans connotation religieuse connue, ce qui n'est pas le cas du plat de lentille qui fut comme, chacun sait, l'objet d'un fratricide fondateur (encore que cela soit contesté).
L'autre sujet qui court les rues ou plutôt qui décolle c'est l'idée - nuage oblige - d'instaurer un dimanche sans avion par mois. Vous pouvez voter à ce sujet sur le site de la Tribune. Encore qu'on ne voit pas pourquoi on choisit le dimanche, pourquoi pas le mardi ou le vendredi?
Les médias fonctionnent au zoom. Le zoom écrase la perspective, réduit le cadre de l'image à la cible, gomme l'environnement. Les médias électroniques - la radio notamment - sont condamnées à la répétition des nouvelles, autre manière de zoomer dans le temps: attentat en Irak ou à Moscou, Carla et Nicolas, crise grecque, l'Eglise et la pédophilie, des faits répétés en boucle, sans autres raisons que d'occuper l'espace sonore toutes les heures, tous les quarts d'heure, ajoutant - parfois seulement - quelques bribes de précisions. Quelques rares exceptions. Actuellement le rythme effrené du tournoi suisse de hockey sur glace qui justifie qu'on en parle tous les jours ou presque.