Un jour sans viande ni poisson et un dimanche sans avion (20/04/2010)

sondage avion.pngC'est parti. Après la vogue des Journée internationale de-ci, de-là, pour-ci, pour-ça qui ont remplacé le calendrier des saints qu'égrènent toujours les présentateurs météo, voilà le temps venu des Journées sans. On avait déjà testé les dimanches sans voiture, lors de la crise de Suez de 1956 et lors du premier choc pétrolier de 1973. Qui sont restés sans lendemains. Certains ont lancé la Journée sans achat. D'autres tentent de lancer la Journée sans ordinateur ou sans Sarkozy

Les Verts vaudois déposent un postulat au niveau communal cantonal et fédérale pour une journée hebdomadaire sans viande ni poisson dans les réfectoires scolaires. Objectif avoué: (re)découvrir le goût en ménageant l'environnement! En clair les enfants seront priés de finir leur assiette de tofu ou de lentilles, ce qui est excellent pour la santé. Mais comment les Verts vont-ils faire pour respecter les Droits de l'Enfant à disposer d'eux-mêmes.

On conseille aux Verts de ne pas choisir le vendredi comme jour sans, car les laïcs risquent de monter au front, vu que l'Eglise catholique depuis des siècles prône le jeûne ou la sobriété ce jour-là en souvenir de la passion du Christ. On leur conseille aussi d'opter plutôt pour le tofu, sans connotation religieuse connue, ce qui n'est pas le cas du plat de lentille qui fut comme, chacun sait, l'objet d'un fratricide fondateur (encore que cela soit contesté).

L'autre sujet qui court les rues ou plutôt qui décolle c'est l'idée - nuage oblige - d'instaurer un dimanche sans avion par mois. Vous pouvez voter à ce sujet sur le site de la Tribune. Encore qu'on ne voit pas pourquoi on choisit le dimanche, pourquoi pas le mardi ou le vendredi?

Voici le postulat des Verts. Un débat qui ne fait que commencer:

L'alimentation : la grande absente des politiques climatiques!
La Suisse a décidé de réduire ses émissions de CO2 afin de limiter le réchauffement climatique. Pour ce faire, elle concentre son action sur l'habitat et les transports mais omet complètement l'alimentation. Afin de sensibiliser les consommateurs aux divers niveaux politiques suisses, quatre postulats seront traité auprès des Conseils communaux de Lausanne et de Morges, du Grand Conseil vaudois et du Conseil national.

Les collectivités publiques se sont engagées à réduire leurs émissions de CO2 en portant un effort particulier sur l'assainissement des bâtiments, la diminution de la mobilité individuelle motorisée, l'efficacité énergétique, l'augmentation des énergies renouvelables : ces efforts sont à saluer. Il faut cependant relever que l'alimentation, représentant environ 30% de notre empreinte écologique et 17% de nos émissions à effet de serre, n'est à ce jour pas prise en considération. Cela indique combien nos choix alimentaires ne prennent pas encore en compte la problématique environnementale. Les fruits et légumes produits sous serres ou transportés sur de longues distances ont un bilan climatique catastrophique. De plus, pour couvrir la demande en viande de la population suisse, 50% doit être importée ; or, la production industrielle de viande au-delà de nos frontières, notamment dans des pays hors Europe, ne respecte souvent pas les besoins élémentaires des animaux et engendre d'immenses déséquilibres écologiques : déforestations massives (culture intensive de soja et de maïs), émissions de CO2 (transport de nourriture, d'animaux et de viande nécessitant une chaîne du froid très gourmande en énergie), pollutions des sols (pesticides), de l'eau (nitrates) et de l'air (ammoniac), nonrespect des populations voisines des lieux de production industrielle de viande, etc. Des progrès appréciables ont été réalisés dans le domaine de l'équilibre alimentaire des plats cuisinés, avec notamment le label « Fourchette verte » largement utilisé. Il est maintenant temps d'avoir, en plus de l'aspect santé, un regard particulier sur l'aspect énergétique et environnemental de l'alimentation. Pour ce faire, quatre postulats sont déposés en tenant compte des réalités et potentiels d'action des trois niveaux politiques concernés
Aux niveaux communaux de Lausanne et Morges :

Les postulats (déjà déposés) sont ciblés sur les réfectoires scolaires et parascolaires et demandent d'instaurer une journée hebdomadaire sans viande ni poisson : ils proposent de partir à la (re)découverte du goût pour les enfants tout en ménageant l'environnement, indiquant par là que ce qui est bon pour la santé (ne pas manger trop de viande) l'est également pour l'environnement.

Au niveau cantonal vaudois :
Le postulat (déposé le 20 avril) part du programme de législature du Conseil d'Etat pour indiquer l'importance que peut avoir une alimentation saine et de proximité dans la consommation énergétique globale. La diminution de la consommation de viande (journée hebdomadaire sans viande ni poisson) et l'importance des fruits et légumes locaux et de saison notamment sont non seulement bons pour la santé mais sont également un soutien à l'agriculture locale, si possible biologique.

Au niveau national :
Le postulat (déposé lors de la prochaine séance parlementaire) est ciblé sur la politique énergétique de notre pays est insiste sur la nécessité d'y intégrer le thème de l'alimentation. Il s'agit d'informer la population quant à l'impact climatique des transports et du mode de production des denrées alimentaires et de la surconsommation de viande, en complément des mesures axées sur la mobilité et l'habitat. Il demande également de mieux promouvoir les produits locaux et biologiques.


Pour plus d'informations :
Isabelle Mayor, Conseillère communale, Lausanne : 079 409 28 34
Claudine Dind, Conseillère communal, Morges : 021 802 12 28
Yves Ferrari, président des Verts vaudois, Député : 079 549 65 40
Adèle Thorens Goumaz, Conseillère nationale : 079 478 90 05

11:10 | Tags : verts, journée sans | Lien permanent | Commentaires (10)