Quelle était votre opinion quand le caricaturiste danois a représenté Mahomet avec une bombe dans le turban? Vous avez dénoncé l'islamophobie ou vous avez défendu la liberté de la presse?
Que signalait ce dessin? Que l'islam était (comme d'autres idéologies?) mère du terrorisme? Cette interprétation possible est excessive et fausse et même dangereuse, car ce serait associer tous les adeptes de cette religion à une lecture folle et erronée de minorités fondamentalistes.
Pour le moins, ce trait de plume, qui a enflammé le monde musulman, obligeant chacun à prendre parti, dénonçait le fait qu'une idéologie ou une religion peut engendrer des terroristes en son sein. Quelques terroristes et non pas le terrorisme: ce n'est évidemment pas la même chose, cette distinction fait même toute la différence. Dans cette lecture, la partie reste la partie, l'exception, l'exception, la tumeur est circonscrite pour ce qu'elle est. Les plus sages doivent la combattre, la dénoncer, l'exclure et surtout cultiver la santé du corps sain.
Mais quand le roi, ses ministres et ses grands prêtres médiatiques appellent à tuer le fou du roi sous prétexte qu'il pourrait par le seul effet de ses mots ou de quelques gestes corrompre le peuple, c'est que le roi est nu et que le peuple est assujetti.
Comme un boxeur, une société saine et forte se reconnaît à sa capacité d'encaisser les coups sans que les coups ne la secouent.
Sur une échelle de dix, où posez-vous le curseur de la santé de la société française? Et de la société genevoise?