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Séralini: l'étrange silence de la presse romande

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souris séralini.jpgSéralini, vous vous souvenez? C'était il y a un peu plus d'un an. Les images ont fait le tour du monde. Le ramdam (buzz) a été exceptionnel. Des souris boursoufflées, remplies de tumeurs. Qu'avaient-elles mangés ces vingt souris? Elles avaient été bourrées au mais OGM Monsanto. Enfin on tenait le coupable! Très vite, des critiques ont élevé la voix à propos d'une étude dont les fondements scientifiques étaient peu solides. La presse s'en est fait l'écho, mais les images des pauvres souris torturées sont restées gravées sur nos rétines.

Depuis ces critiques n'ont cessé de se multiplier. Dans l'indifférence des médias qui étaient déjà sur d'autres actualités. Le 28 novembre 2013, la revue Food and Chemical Toxicology, qui avait accepté de publier le papier de Séralini et de son équipe, a retiré, fait exceptionnel, l'article de sa collection, après que le chercheur eut refusé de le faire lui-même.

En Suisse romande, un seul journal a consacré, le 30 novembre, trois paragraphes sans image à cette information: Le Temps, sous la plume de Lucia Sillig. En Suisse alémanique, l'info a fait une brève dans la SontagsZeitung. Cahsonline a publié une petite dépêche de la SDA (le pendant allemand de l'ATS). Le site internet du Tagesanzeiger, comme celui de la RTS alémanique, y ont ajouté quelques lignes dans leur rubrique Wissen. C'est tout.

En Suisse romanche, l'ATS n'a rien publié. Quant au fil AFP, reçu par les plus grands quotidiens du cru, il fait mention uniquement de la réaction du chercheur français qui a contesté la décision de la revue scientifique au cours d'une conférence de presse tenue à Bruxelles avec le soutien d'une eurodéputée.

L'AFP ajoute deux autres dépêches, l'une, datée du 28 novembre, qualifiée de papier d'angle et intitulé "OGM: l’influence croissante des groupes de pression en accusation à Bruxelles", reprise telle quelle par Libération et l'autre, datée du 30 novembre, et intitulée "Europe Ecologie les Verts continue à soutenir une étude controversée sur un OGM" repris par FR3 de Basse-Normandie: "Gilles-Eric, tiens bon ! Nous sommes avec toi", a lancé Rudy L’Orphelin, maire-adjoint écologiste de Caen, ouvrant le congrès EELV dans la capitale bas-normande. Appelant à soutenir le chercheur de l’université de Caen en particulier, et les lanceurs d’alerte en général, il a été largement applaudi. Quelque 700 personnes assistaient à ce discours, selon EELV. (...)

Pour faire le tour imparfait du sujet, on lira encore ce blog de Jean-François Cliche de La Presse du Canada.

Commentaires

  • L'immédiateté est la règle et l'oubli, sa conséquence, dans ce monde-là. Triste constat. Tant d'affaires sont lancées puis "classées". Parfois, par pudeur. D'autres fois, c'est par une affligeante indifférence.
    Et il arrive aussi que le silence soit entretenu, en effet. Il s'agit d'un silence voulu, entretenu pour enfumer l'observateur, brouiller les pistes, pour des raisons très obscures, raisons d'état. Cette volonté de ne pas voir et ne pas savoir peut être criminelle dans le sens qu'elle contrevient au droit de savoir. L'art de tourner autour du pot et les lecteurs en bourriques est alors flagrant. Les méthodes de désinformation et de trafic d'influences peuvent s'avérer tout à fait hallucinantes.
    Merci de faire un article (avec photos éloquentes à l'appui) sur ce qui ne se dit pas!!!

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