Édifiante l'histoire de cette étudiante genevoise qui, a relaté Le Temps du 19 novembre, se retrouve harcelée, menacée de mort, mise au pilori par une bande de redresseurs de torts, qui ont décidé de publier l'identité des auteurs anonymes de propos antisémites qu'ils débusquent sur la toile. Elle est aussi révélatrice à plus d'un titre des dérives de nos sociétés libérales avancées, dont le degré de civilisation se mesure certes au pouvoir d'achat et aux droits effectifs dont jouit le plus petit de ses membres mais aussi au respect des autres, que naguère on appelait politesse, et à la confiance qu'on a en la justice et la police pour réguler rapidement les débordements eventuels.
Les justiciers d'Israel qui traquent l'antisémitisme dans les tweets et sur le net ont sans doute raison d'être vigilants mais ils ont tort de dénoncer les blasphémateurs à la vindicte publique. La blasphématrice, en l'occurrence, a évidemment eu doublement tort...
Air du temps - Page 124
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Antisémitisme, un cas éclairant
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Le Grand Genève peu avant l'Escalade. And tomorrow
Le Genevois vont commémorer bientôt l'Escalade, la seule fête populaire attachée à un événement historique. L'entrée du canton dans la Confédération suisse, dont le chapelet des manifestations s'égrène depuis bientôt un an dans une belle indifférence, n'a jamais rassemblé des foules au Port-Noir, pas plus que la libération de la cité, le 31 décembre 1813, non plus que le schisme de 1536 consommé par un théologien en mal de renommé, un de ces nombreux Français à qui Genève donna sa chance. La Constitution de 1847 ne donne lieu à aucun banquet, celle de 2012 non plus d'ailleurs. Tout juste la fusillade du 9 novembre 1932 sert-elle de commémoration identitaire à la gauche locale.
Les fêtes religieuses scandent encore le calendrier commun et rythment quelques droits à des congés, mais n'emplissent plus les temples autant qu'avant, loin s'en faut. Seuls des festivals et et quelques fêtes, largement subsidiés par la Ville et les communes, attirent des foules disparates, mono- ou pluri-ethniques c'est selon; la plus grande d'entre elles étant la très courue fête de la musique, d'importation française, et les très tristes vide-greniers (gente le quartier est à vous), d'importation anglo-saxonne. Halloween n'a pas pris racine, la fête des voisin-es se cherche, la Lake Parade (s')ennuie, les fêtes de Genève, qu'en dire...
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TPG: T'es Pas Genevois pour rien
J'étais à Lausanne aujourd’hui. Combien Genève peut paraître provinciale et incompréhensible dès qu'on passe la Versoix. Une grève en plein XXIe siècle! Et pour quelle raison? Parce que le prix du ticket de bus va passer de 3 fr 50 à 3 fr et qu'il risque de manquer 15 petits millions dans la caisse de la régie publique des transports. 15 millions que le syndicat dominant réclame aux contribuables comme un gamin qui piaffe parce qu'il n'a pas reçu son Kinder en chocolat. On ne rêve pas, ici c'est Genève.
D'abord, personne n'est sûr que ces 15 millions vont réellement manquer d'ici la fin 2015. L'AVIVO, qui n'a évidemment pas manqué d'apporter son soutien aux grévistes, avait fait campagne en mai dernier en expliquant qu’appâtés par la chute des tarifs les Genevois prendraient d'assaut trams et bus et compenseraient ainsi la perte. Une très sage réflexion économique au demeurant. Qui ne demande donc qu'à être testée.
Photos: Cornavin à 8h30 et devant la gare de Lausanne à 9h15 (cliquer pour agrandir)
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