Antisémitisme, un cas éclairant (22/11/2014)

image.jpgÉdifiante l'histoire de cette étudiante genevoise qui, a relaté Le Temps du 19 novembre, se retrouve harcelée, menacée de mort, mise au pilori par une bande de redresseurs de torts, qui ont décidé de publier l'identité des auteurs anonymes de propos antisémites qu'ils débusquent sur la toile. Elle est aussi révélatrice à plus d'un titre des dérives de nos sociétés libérales avancées, dont le degré de civilisation se mesure certes au pouvoir d'achat et aux droits effectifs dont jouit le plus petit de ses membres mais aussi au respect des autres, que naguère on appelait politesse, et à la confiance qu'on a en la justice et la police pour réguler rapidement les débordements eventuels.

Les justiciers d'Israel qui traquent l'antisémitisme dans les tweets et sur le net ont sans doute raison d'être vigilants mais ils ont tort de dénoncer les blasphémateurs à la vindicte publique. La blasphématrice, en l'occurrence, a évidemment eu doublement tort...

... 1) de publier son tweet antisémite qui n'a rien d'un gazouilli anodin, 2) de le faire sous couvert d'anonymat. Non seulement elle est gourde, mais elle est pleutre aussi. Ce qui, pour une étudiante, pose tout de même quelques questions.

Que la Migros, son employeur occasionnel, ajoute Le Temps, informée par les justiciers des propos publiés sur la toile, licencie son auteure, interpelle tout autant. Sanction sans recourt, sans débat, sans défense. L'Université va-t-aussi exclure la tweeteuse pour préserver son image? Le Berufsverbot n'est pas loin. Heureusement, la CICAD est sur ce coup plus circonspecte.

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