Édifiante l'histoire de cette étudiante genevoise qui, a relaté Le Temps du 19 novembre, se retrouve harcelée, menacée de mort, mise au pilori par une bande de redresseurs de torts, qui ont décidé de publier l'identité des auteurs anonymes de propos antisémites qu'ils débusquent sur la toile. Elle est aussi révélatrice à plus d'un titre des dérives de nos sociétés libérales avancées, dont le degré de civilisation se mesure certes au pouvoir d'achat et aux droits effectifs dont jouit le plus petit de ses membres mais aussi au respect des autres, que naguère on appelait politesse, et à la confiance qu'on a en la justice et la police pour réguler rapidement les débordements eventuels.
Les justiciers d'Israel qui traquent l'antisémitisme dans les tweets et sur le net ont sans doute raison d'être vigilants mais ils ont tort de dénoncer les blasphémateurs à la vindicte publique. La blasphématrice, en l'occurrence, a évidemment eu doublement tort...
Que la Migros, son employeur occasionnel, ajoute Le Temps, informée par les justiciers des propos publiés sur la toile, licencie son auteure, interpelle tout autant. Sanction sans recourt, sans débat, sans défense. L'Université va-t-aussi exclure la tweeteuse pour préserver son image? Le Berufsverbot n'est pas loin. Heureusement, la CICAD est sur ce coup plus circonspecte.
Commentaires
Le tribunal de l'opinion tend à faire école, malheureusement. La méthode qui consiste à rendre public le nom de la fautive est dangereuse. La justice populaire n'est pas légitime parce que populaire. Le peuple sait aussi braire comme un âne. Cela ne lui donne pas raison pour autant.
En son temps la Migros finançait un quotidien suisse alémanique aujourd'hui disparu "Die Tat" porte-parole du parti des indépendants zurichois. Ce journal était sioniste et défenseur de l'état d'Israël comme par exemple dans l'affaire de l'espion du Mossad dans le quartier de Bethlehem ou la très célèbre affaire Frauenknecht où la rédaction n'acceptait aucune critique envers Israël dans la rubrique courrier des lecteurs
Le renvoi de la jeune pourrait s'expliquer par le fait que la Migros n'a pas changé ses préférences suite à ses fructueuses relations commerciales avec cet état.
M.Mabut nous éclaire de son point de vue assez ténébreux.
Vous condamnez l'action d "inglourious basterds" mais d'une autre vous condamnez la jf qui aurait dû réfléchir avant de tweeter.
Etait-elle bête de le faire sous le couvert d'anonymat?
Qu'aurait dû faire la migros? lui envoyer des petits pots de crèmes à l'effigie d'hitler?
Je trouve cette sentence juste et mérité, qu'on se le dise
Avant il serait utile de rappelle que le tweet dénoncé n'était pas le seul, mais d'une longue liste les plus "affligeant" les uns que les autres.
Continuons de dénoncer des gens qui profite de leur anonymat pour déballer leur haine primaire et des appels aux meurtres.
Continuons de dénoncer des actes qui sont loin d'être anodin
Continuons de dénoncer des personnes qui pense que l'antisémitisme est normal et qui le justifie lorsqu'il s'agit d'Israel
Très pertinent votre commentaire. On a vu aussi le mêmes genre de dérapages dans "l'autre camp", mais les justiciers semblent avoir une curieuse conception de la justice..