Crucifie-le, crucifie-le! Qu'il meure! a crié hier soir sur Infrarouge la foule représentée par l'UDC valaisan Jean-Luc Addor et le socialiste valaisan Gaël Bourgeois. Ils refuseront la grâce demain à Bernard Rappaz. Le ministre Jean Studer est sur le même registre. Neuchâtel dont il est le sacristain et en avait la mine a même voté une loi pour s'en laver les mains.
Mais vais-je crucifier votre Roi? « Nous n'avons pas d'autre roi que le Tribunal fédéral. » ont répondu le jeune Nanternod et le vieux ministre Ruey tous deux radical qui plaide pour l'alimentation forcée du condamné, une sorte de flagellation durable.
Dans ce procès antique, conduit en direct sur l'écran cathodique, le seul à clamer la miséricorde était le médecin Rielle, également valaisan et nourri, comme il l'a rappelé, à la mamelle catholique. Mais le conseiller national n'était soutenu - je n'ai vu que la dernière demi-heure de l'émission - que par deux larrons: une ancienne multirécidiviste qui a bénéficié d'une suspension* remise de peine suite à une grève de la faim, Manuella Crettaz, et Aba Neeman, dont la parole est sujette à caution car il est l'avocat de Rappaz.
Personne n'a parlé de l'amnistie fiscale en cours, de la remise de peine dont vient de bénéficier Céclie B...
La messe est dite. Le chanvrier, dont on a appris qu'il devenait aveugle, est mort. La démocratie suisse qui s'apprête à bannir automatiquement les criminels étrangers n'en est plus à une infamie près.