Le panama est un chapeau de paille blanchie. Les avocats sont ou ont des hommes de paille, forcément tout blancs. "Les médias sont des receleurs de papiers volés", a dit l'ancien bâtonnier Canonica cette semaine au 19:30 de la télévision publique suisse avec une morgue incroyable. La publication de "Panama Papers" qui dit tout haut ce que tout le monde savait, à savoir que certains riches, sans doute pas tous, ont besoin de sociétés écrans, parfois de plusieurs, savamment enchâssées les unes dans les autres pour cacher leurs revenus, comme le renard cache la poule. Il y en a même qui ont le culot d'affirmer que ces sociétés nichées dans des Etats voyous - tout qui favorise l'optimisation fiscale est un Etat voyou, non? (Est-ce d'ailleurs un Etat?) - sont nécessaires aux affaires honnêtes.
Parmi les activités honnêtes destinées à optimiser la charges fiscales figure ou plutôt figurait l'inversion. L'imparfait est de mise raconte The Economist cette semaine depuis que le gouvernement Obama y a mis un holà après la tempête qu'a soulevé l'annonce du rachat par Pfizer, un pharmacien américain, d'Allergan, un pharmacien irlandais, et son intention de s'installer avec armes et bagages dans le nid fiscalement douillet de la verte république, où le fisc ne mange que 11% des profits contre 39% de l'ogresque Oncle Sam.