Big Data est devenu français. C'est la nouveau dada du journalisme. Le sport, l'économie se mesurent, produisent des chiffres et du chiffre. La politique moins, mais ça vient. En trois jours, le Conseil municipal de la Ville de Genève a dépensé 132-62+98-45+3,5 millions de francs pour restaurer un musée, bâtir un théâtre et rénover quarte cinémas. Question: quelles sont les fréquentations de ces trois institutions et combien va-t-on dépenser par clients? Et c'est sans compter les budgets de fonctionnement annuel.
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MAH 2.0: mais pourquoi n'ai-je rien à dire!?
Si Genève avait du culot et le regard tourné vers l'avenir, elle aurait eu deux options à propos du MAH: démolir ce bâtiment pompeux ou le rénover ad minima. Le projet Nouvel avait une audace, celle d'installer un lieu de rencontre aérien et transparent par dessus les toits et de la ville, de quoi offrir aux visiteurs une vue splendide. Las, c'était sans compter la pusillaminité de nos élus et des experts dont ils s'entourent. Le toit de verrre a été rabaissé au niveau des tuiles. Quelle tuile!
La Ville - mais qui donc en fait? - a choisi le remplissage et une majorité de son Conseil municipal vient de voter le crédit de l'ouvrage.
280'000 Genevois sont frustrés. Ils n'ont pas été invité au débat. Et ils ne pourront pas s'exprimer sur le référendum annoncé. Et je ne compte pas les Genevois qu'une politique du logement déraisonnable a forcé à trouver un toit hors du canton. Et pourquoi les visiteurs n'auraient ils pas le droit de participer au choix du MAH 2.0? Par ce qu'ils ne paient pas? Et bien, introduisons un péage! Le nouveau musée Confluence à Lyon facture son accès 9 euros, soit près de 20 francs suisses en parité de pouvoir d'achat.
En un mot comme en dix, il n'est pas normal qu'un ouvrage de la portée du MAH ne dépende que de l'humeur des citoyens de la Ville.
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Saisonniers kurdes en plaine turque
Entre la Cappadoce et Konya (l'ancienne Iconium - d'où le mot icône, dit le guide - aujourd'hui centre de pèlerinage des soufis - je n'aime pas trop les -isme, trop ghetto, trop idiot), la plaine s'étend à perte de vue juste barrée au sud par un volcan couvert de neige.
La première partie a été épierrée par MacDonald, explique Adlem. Un travail de Sisyphe accompli par la multinationale américaine pour pénétrer le marché turc. Etrange conquête du royaume du doner kebab, sans doute pour les jeunes, une manière de se raccrocher à la modernité occidentale. On voit à gauche et à droite du car des milliers de champ hérissés des sillons caractéristiques qui recouvrent les tubercules qu'on vient juste d'enfouir. Le climat est rude à mille mètres d'altitude.
Plus loin, la marqueterie agricole alterne le blé et la betterave à sucre qu'on arrose avec de petits jets, les même qu'on peut voir à Charrot, où le député Vuillod cultive des légumes en plein champ. On dirait dans la plaine de Konya des jouets d'enfant. Des ouvriers les déplacent régulièrement. Un autre travail de Sisyphe. L'irrigation abaisse la nappe phréatique. Déjà des diolines annoncent le risque d'effondrements du sous-sol. De temps en temps, des campements.
Ce sont des saisonniers, dit le guide, des Kurdes, ajoute-t-il sans plus de commentaires.