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  • Rama voit la vie en rose pour ses enfants

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    Rama C. voit l'avenir en rose. Ses fils auront des opportunités. Ils ne seront pas fonctionnaires comme lui. Ils seront juristes, médecins, ingénieurs, commerciaux. Entre nous, le mensuel Frontline fait sa premiere page sur le récent succès de la fusée indienne qui a placé le 5 janvier dernier un satellite de communication de près de deux tonnes sur une orbite géostationnaire grâce à un dernier étage cryogénique "indigienisé" - dix-sept pages spéciales sur l'aventure spatiale indienne, issue de la coopération avec la Russie. Bien loin des slums et des taudis des centres-villes et des pujas qui font de si jolies photos. Une Inde que les touristes ne connaissent pas. Pas plus que les joutes politiques qui décident, dans cette démocratie géante que le petit Suisse a peine à comprendre, des majorités parlementaires à Delhi et dans les trente États de l'Union.

    Frontline est ouvert à la page 29. Sous le titre "Fuzzy start", Un départ en fanfare, la photo du nouvel homme fort de Delhi, Arwind Kejriwal, un arriviste pour les uns, un populiste, possible premier ministre dans 10 ou 15 ans pour les autres. C'est l'avis de notre compagnon de voyage.

    Comme le commerçant de Khajuraho, le fonctionnaire de Rairangpur espère que le jeune tribun du parti Aam Aadmi réduira la corruption endémique qui permet à des minorités parfois des mafias de s'accrocher comme des sangsues aux jambes des centaines de millions de travailleurs de ce pays. En attendant, estime Rama, l'alternance que propose le leader du BJP vaudra mieux que la poursuite de la dynastie Gandhi dont le dernier rejeton, Rahul, est décrit comme un dandy prépubère.

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  • L'Inde, c'est aussi une fusée cryogénique!

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    Des forêts de tecks plantées au cordeau alternent avec des marquetteriez de rizières encore en friche, quelques-unes en cours de plantation, des champs de soya, des pâtures, quelques villages que l'express Nandand Delhi-Puri (dans dans l'Odissa) traverse à 80-100 km/h, mais parfois aussi à 50 km/h quand la voie ploie à son passage. Il est 6h30, le soleil se lève et nous tire d'une nuit agitée par le roulis irrégulier du train. Nous mettrons 19 heures pour avaler sans encombres 1097 kilomètres. Pour 1092 roupies par personne (17 francs suisses, mais le salaire d'un enseignant atteint tout juste 300 frs mois).

    Le long convoi de wagons bleus est sorti de la nuit, précédé d'un puissant phare jaune, avec 3h30 de retard, à Moghul Sarai, la gare grandes lignes de Varanisi. Pour atteindre ce "plus grand carrefour ferroviaire d'Asie", comme la nomme Ranjan K. Banerjee, correspondant de Neos dans la ville sainte, distant d'une vingtaine de kilomètres, il faut plus d'une heure et traverser une banlieue poussiéreuse et une gare routière où des milliers de poids lourds attendent les prochaines récoltes.

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  • À Bénarès, je retombe en enfance

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    Les cloches, les tambours, les flûtes, les trompes des temples ne s'arrêtent que quelques heures par jour. Et quelques heures au mitan de la nuit. De 11 heures à 16 ou 17 heures, les dieux et leurs servants font la sieste. Tous les hommes n'ont pas ce loisir et continuent à trimer toute la journée. Les frappeurs d'instruments doublent d'ardeur pendant les fêtes qui sont nombreuses en Inde, un peu comme chez nous, naguère, quand les saints étaient à la fête. S'ajoute le fléau des hauts-parleurs. La rumeur monte partout, dans une compétition entre les quartiers qui prend des airs de défi et accroît les tensions, quand les voisins sont poli- et monothéistes. Alors les militaires sont mobilisés, armes à la main, gilets par balles, détecteurs de métaux, fouilles corporels.

    Tel est le quotidien des habitants de deux quartiers de la vieille ville de Bénarès. Du côté du Dasaswamedh, le Gast des dix chevaux sacrifiés, le bazar indien étend ses venelles tortueuses. Au bord du fleuve, à 19 heures le soir et 6 heurs le matin, monte la prière à Ganga, la mère Gange, et à quelques autres avatars de Shiva, né ici. Du côté du Harishchandra gaht, s'étend un quartier musulman. Tous les jours, une centaine de crémations - les guides improvisés affirment que 200 à 300 tas de bois brûlent chaque jour.

    Entre les deux un temple hindou, le temple de Vishwanath, dont les coupoles portent 800 kilos d'or, et une mosquée, laquelle, nous dit un desservant du sanctuaire hindou, a été bâtie sur les cendre d'un temple dédié à Vishnu. Ambiance... Un peu comme si, à Genève, Saint-Pierre était flanqué d'une mosquée ou que les catholiques rappellaient que la cathédrale fut la leur durant trois siècles et qu'elle a été bâtie sur une première église remontant ou IVe ou Ve siècle...

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