Le Satabdi Express qui relie Puri à Calcutta est parti à l'heure de la ville sainte et touristique. Puri draine des centaines de milliers de pèlerins au Jagannath Temple dédié à trois dieux de la parenté de Vishnou, dont les grands yeux sont à la région ce que le jet d'eau est à Genève.
Sur la cote de la mer du Bengale, une immense plage de sable fin se perd à l'horizon, dans les embruns de la houle qui s'y brise en creusant des baïnes. À perte de vue vers l'est et vers l'ouest. Un long chapelet d'hôtels et de gesthouses de toutes catégories accueille des touristes indiens et quelques Occidentaux égarés. Dommage, car l'Orissa est sans doute un État à découvrir. Et Puri une ville attachante. Un bon nageur profitera de la mer et les amoureux de l'Inde s'émerveilleront devant le temple du soleil monté sur roues de Kornak et d'une vie qui a déjà les accents du sud. La langue odya qui a sa propre écriture s'entend un peu comme le malalayam du Kerala et les crêpes de pois chiche y sont aussi croustillantes.
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Fier d'être suisse!
Honte d'être suisse? Quelle drôle d'idée! Je reste pour ma part fier du fonctionnement de nos institutions. Peu d'Etats, pour ne pas dire aucun sur la planète, soumettent leurs gouvernants à de tels exercices d'humilité et de remises en question. L'Europe - et aucun de ses membres - n'a sur ce plan de leçons à nous donner. Le verdict populaire est un fait incontournable de la démocratie. C'est sans doute pour respecter si peu ce principe que les institutions politiques finissent par se dévaloriser aux yeux des gens.
En 1992, on nous avait annoncé les pires catastrophes, elles ne sont pas survenues. Aujourd'hui le vote est en fait bien moins important que celui de l'EEE. Dans l'esprit des Suisses, le vote de ce 9 février ne consistait pas à remettre en cause les bilatérales, mais à donner un coup de frein à une de ses conséquences jugée, à tort ou à raison, fâcheuse par une petite majorité: la croissance démographique. Vu d'Inde, ça ne manque pas d'interroger...
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Ôm
Ôm est un son primordial que l'on entend à proximité les temples hindous. À Puri, le temple dédié à un dieu de la parenté de Vishnou est fermé pour nous. Nous imaginons, en arpentant les rues aux alentours, occupées par les marchands et les primeurs, que les rituels qui s'y déroulent sont semblables ou proches de ceux que nous avons pu vivre, il y a 10 ans, à Kanyakumari, à Madurai ou à Tanjur.
Il se trouve que, durant ce voyage, j'ai emporté trois livres "Mosaïque de feu", un journal d'Olivier Germain-Thomas redigé à Auroville et dans le sud de l'Inde peu après la tempête Lothar fin 1999, le "Dictionnaire amoureux de l'Inde" de Jean-Claude Carrière et "Désir d'infini" de Trinh Xuan Thuan. Ce dernier, né au Vietnam, professeur d'astrophysique aux États-Unis, est un maître dans l'art de vulgariser sa science en français