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Fier d'être suisse!

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Honte d'être suisse? Quelle drôle d'idée! Je reste pour ma part fier du fonctionnement de nos institutions. Peu d'Etats, pour ne pas dire aucun sur la planète, soumettent leurs gouvernants à de tels exercices d'humilité et de remises en question. L'Europe - et aucun de ses membres - n'a sur ce plan de leçons à nous donner. Le verdict populaire est un fait incontournable de la démocratie. C'est sans doute pour respecter si peu ce principe que les institutions politiques finissent par se dévaloriser aux yeux des gens.

En 1992, on nous avait annoncé les pires catastrophes, elles ne sont pas survenues. Aujourd'hui le vote est en fait bien moins important que celui de l'EEE. Dans l'esprit des Suisses, le vote de ce 9 février ne consistait pas à remettre en cause les bilatérales, mais à donner un coup de frein à une de ses conséquences jugée, à tort ou à raison, fâcheuse par une petite majorité: la croissance démographique. Vu d'Inde, ça ne manque pas d'interroger...

Certes la clause guillotine existe dans le traité, mais le risque d'une mise à zéro des relations entre la Suisse et l'Europe est sans doute faible. Beaucoup plus faible que ce que les politiques ont prétendu durant la campagne.

Le peuple suisse est adulte et sait bien qu'en politique rien n'est tout noir ou tout blanc. La nouvelle donne - le vote du bout des lèvre de l'initiative UDC - va certes obliger les diplomates et les politiques à inventer de nouvelles voies, de nouvelles formules pour avancer en douceur et réduire au maximum le coût pour le pays de ce coup de frein. L'Europe elle-même n'a jamais mieux progresser qu'au travers des épreuves et des crises.

"Travailleurs de tous les pays, haissez-vous!" "Dimanche noir." "La Suisse plonge dans l'incertitude." "Blocher doit négocier avec Buxelles..." Sur Twitter, l'issue du vote de ce 9 février déclenche des commentaires que je trouve d'autant plus excessifs ou étonnants que je les lis en Inde, un pays géant, où la corruption est endémique, les partis dévalorisé et qui s'apprête à donner le pouvoir à un Blocher local.

Commentaires

  • Bonsoir M. Mabut,

    "Dans l'esprit des Suisses, le vote de ce 9 février ne consistait pas à remettre en cause les bilatérales, mais à donner un coup de frein à une de ses conséquences jugée, à tort ou à raison, fâcheuse par une petite majorité: la croissance démographique."

    "L'esprits des suisses" c'est bien mais ce que les suisses ont décidé c'est des quotas fixés par la Suisse et la préférence nationale. Nation, national, nationaux. En Suisse ce sont les citoyens suisses, pas les résidents.

    123a al.3 :
    "eines Vorranges für Schweizerinnen und Schweizer auszurichten"
    "dans le respect du principe de la préférence nationale"
    "nel rispetto del principio di preferenza agli Svizzeri"

    D'ailleurs la presse étrangère commence à le remarquer.

    La seule manière de ne pas arriver à ce qui doit arriver serait l'abrogation ou la modification de la disposition adoptée. Majorité du peuple et des cantons. Il faut toujours réfléchir comment une majorité est déterminée. Même en Europe.

    Les exigences constitutionnelles suisses ne seront jamais acceptées par l'Europe. Pour être clair, par les 28 Etats de l'UE, avec ratification parlementaire dans leur pays (article 18 du traité ALCP). C'est donc la fin de l'accord de libre circulation des personnes.

    La clause guillotine est une clause de l'ALCP (article 25 (4)) qui prévoit que les 6 autres accords des Bilatérales I tombent en cas de dénonciation par l'UE ou la Suisse. Nul besoin de l'activer. Certes, on peut la désactiver. Mais cela nécessite, comme toutes les modifications de l'ALCP, à l'exception de celles qui portent sur les annexes II et III, l'accord des 28 Etats et, qui plus est, selon leurs procédures nationales de ratification (article 18).

    Là, à nouveau, cela ne sera jamais accepté par tous les 28 Etats. Dès lors que l'un dit non, la messe est dites.

    http://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19994648/index.html

    Je m'étonne de la vue que l'on a de l'UE. On dirait que Barosso et Redding décident. La Suisse va se heurter à 28 Etats européens.

    En conséquence de la fin de la libre circulation des suisses à l'étranger, les suisses devenus pleinement extra-communautaires, dont les retraités au petits moyens, peuvent rêver quant à leur établissement en Europe. Les riches, les bobos et des doubles-nationaux pas de problèmes pour eux.

    L'économie sera impactée, les investissements et créations d'emplois vont diminuer. Le chômage va augmenter. Les prestations sociales ne seront plus assurées faute de rentrés fiscales et parafiscales suffisantes.

    Il faudra donc appliquer sérieusement la préférence nationale à l'emploi et déclarer non grata les étrangers en trop, comme lors de la crise de 1973.

    Les personnes, âgées ou non, aux petits moyens ne peuvent plus rester en Suisse. Tous devront se voir appliquer le critère de moyens d'existence suffisant au niveau extra-européen pour résider en Suisse.

    La préférence nationale à l'emploi. Il n'y a pas divergence entre les textes allemands, : préférence aux suissesses et suisses, ou italien et français : préférence nationale. Nation, nationalité, national. Les nationaux en Suisse sont les suisses pas les résidents.

    Le contraire serait une trahison. Alors oui, Nydegger, le double national, alors oui, Freysinger, au père autrichien, alors oui Voiblet, alors oui Meissner et sa sainte maison, alors oui l'UDC, ont pris le chemin de la trahison.

  • Peu d’États, pour ne pas dire aucun sur la planète, soumettent leurs gouvernants à de tels exercices d'humilité et de remises en question... c'est vrai, nos conseillers fédéraux semblent avoir été pris au dépourvu, leur apparente "humilité" était teintée de faiblesse, de désarrois. Ce résultat révèle une angoisse des autres, de l'autre qui n'est autre que lui-même!

  • "un pays géant, où la corruption est endémique, les partis dévalorisé et qui s'apprête à donner le pouvoir à un Blocher local." Est-on certains de la corruption, de la futilité des partis, Pouvoir imminent à un despote! Cela paraît un jugement que je regrette. Au nord, au centre et au sud de l'Inde, j'ai des consœurs indiennes, nées en Inde et au service du "plus grand bien pour le plus grand nombre"! Pourquoi dévaloriser l'Inde afin "d'excuser" - je me trompe peut-être - la pusillanimité d'une faible majorité de nos compatriotes suisses! L'UDC s'efforce d'établir un système d'apartheid pire qu'en Afrique du Sud, là ou Gandhi a travaillé alors que la Suisse coopérait avec les maîtres du système! Que de souffrance, de morts pour crééer un semblant de justice.

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