La Suisse est engagée depuis quelques mois dans une amnistie fiscale qui permet aux fraudeurs d'éviter tout ou partie de l'amende, qui s'ajoute ordinairement aux montants dissimulés. La France est coutumière des remises de peine à l'occasion de l'intronisation d'un nouveau président.
Imagine-t-on des voleurs, qui auraient rendu le produit de leur larcin, s'en aller sans un jour de prison, des conducteurs arrêtés en état d'alcoolémie avancée bénéficier d'une mesure de clémence?
Mieux, imagine-t-on des entrepreneurs ou des financiers plus audacieux que les autres échapper à toute poursuite judiciaire, car prendre risque économique n'est pas un délit - tant que les formes sont sauves - même lorsque leurs audaces conduisent leur entreprise à la faillite et stressent des centaines ou des milliers de travailleurs?
Ce ne sont là, bien sûr, qu'exceptions, particularités, normalités, qui n'ont rien à voir avec un certain producteur de chanvre récidiviste, condamné certes pour quelques autres indélicatesses avec le droit. Et qui se meurt parce que les médecins respectent le droit à la mort - combien de vieux sont-ils alimentés à leur corps défendant? A qui l'on dénie le droit de mourir, parce que la sénilité les prive de leur libre arbitre?