Parce que "Genève est une République laïque, a répété hier Charles Beer à Uni Dufour, ce qui n'est pas le cas du canton de Vaud, a poursuivi le chef du DIP, ou des autres cantons suisses." Ce qui n'a pas empêché Nicole Durisch Gauthier, ancienne directrice du Centre d'information sur les croyances, de déclarer sa flamme pour un cours obligatoire au Cycle et au post-obligatoire d’histoire des religions dispensé par des enseignants formés à l’Université.
Le chef du Départemenmt s'inscrit lui dans la vieille logique anticléricale qui fonde encore à Genève, 102 ans après la séparation des Eglise et de l'Etat, les rapports entre les religions et l'enseignement public.
A l'heure où le créationnisme atteint l'Europe et où la tradition judéo-chrétienne se révélera sans doute un allié objectif de la raison, l'école genevoise fait figure de sanctuaire, de cocon républicain dans une société traversée par les violences communautaristes, claniques ou sectaires médiatisées, l'engouement pour l'ésotérisme, l'astrologie et les thérapeutiques qui se donnent des airs de sciences. Sans parler des addictions de toutes sortes. Au point que les nouvelles générations de profs genevois, elles mêmes souvent dépourvues de toute culture religieuse, en viennent à réclamer des aides pédagogiques et même à les inventer, lorsque les questions de la vie et de la mort déboulent dans les classes.