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  • Maudet karcher, Pagani sourit

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    Comment nettoyer la ville et assurer la sécurité des biens et des personnes quand on ne détient pas de pouvoir de police? Chacun sait que les sympathiques agents de sécurité municipale sont juste capables de surveiller les marchés, mais pas d'attraper les chiens qui souillent les trottoirs, les cyclistes qui circulent comme si l'espace public était à eux ou les voitures qui parquent en double file ou empêchent les TPG de rouler en cadence. En écopant du dicastère de la salubrité et de la sécurité et des nouvelles technologies, le jeune radical est face à un redoutable défi.

     

    Tout aussi périlleuse sera la participation de l'élu ultraminoritaire à un Comité de tutelle -- pardon de facilitation politique -- du gauchiste Rémy Pagani, nommé ministre de l'Aménagement en Ville de Genève. Un ministère, soulignons-le, sans pouvoir (l'aménagement est une compétence cantonale), mais pas sans pouvoir de nuisance. Coincé entre le héraut de la défense des quartiers et des squatteurs et le confirmé ministre de la Culture Patrice Mugny, Pierre Maudet risque bien d'être minorisé ou accusé par ses pairs de faire le jeu de la gauche, à moins de rompre la collégialité.

     

    En fait, toute cette construction laborieuse ne fonctionnera que pendant deux ans. En automne 2009, Cramer quittera le Département du Territoire à moins que la pression contre le cumul des mandats ne précipite une démission du gouvernement. Le départ de Moutinot, déjà au bout du rouleau, fait déjà naître d'amères espérances dans le coeur de Manuel Tornare. Il y a fort à parier qu'il se fasse souffler la place par une femme. Purro, Salerno et Kast sont sur les rangs. Lot de consolation, Tornare sera maire en 2008-2009. A lui, d'ici là, de faire passer une loi au Grand Conseil qui pérennise cette fonction durant quatre ans.

     

    Balai neuf balaie bien, dit le dicton. Sauf que les conditions dans lesquelles cette répartition des charges s'est opérée augurent mal de l'avenir. Le Conseil administratif ne cache pas dans le communiqué officiel de la Ville que "les attributions des départements ainsi que le répartition des services ont nécessité un certain nombre de votes." Sans dire lesquels, la transparence a ses limites.

     

    A noter aussi que le blog de Pierre Maudet n'a pas été actualisé depuis le 30 avril. Cliquer sur les mots sécurité et d'aménagement pour connaître son programme. En revanche, rien sur la salubrité. Rien non plus sur le site des radicaux de la Ville, même si une ville plus propre et plus accueillante fut un de leurs slogans de campagne.

     

     

     

  • De bonnes raisons d'être contre la 5e révision de l'AI?

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    Samedi dernier, c'était, outre le 20e des Caves ouvertes à Genève, une journée d'action contre la 5e révision de l'AI. Je suis tombé tardivement sur le communiqué du comité contre cette révision et vous en livre ici l'essentiel. Intéressant, non!?

    Depuis sa création en 1960, l’assurance invalidité a pour mandat de réintégrer les personnes handicapées dans le monde du travail plutôt que de leur verser une rente. Au lieu de se demander pourquoi les Offices AI n’ont pas réussi à remplir ce mandat, la 5e révision LAI propose de doter cette infrastructure d'un demi-milliard supplémentaire et d'augmenter de manière unilatérale la pression sur les personnes handicapées. En l'absence de mesures concrètes et efficaces pour augmenter les places de travail pour les personnes handicapées, l'intégration restera un vœu pieu. Les personnes handicapées veulent s’intégrer dans le monde du travail et se battent au quotidien pour vivre de manière autonome. Il est choquant de constater que même auprès des employeurs publics la proportion de personnes handicapées employées par les administrations fédérale et cantonales est dérisoire : Confédération : 45'000 fonctionnaires – 215 postes de travail pour personnes handicapées. Pourcentage des employés handicapés dans l’administration cantonale : Fribourg : 0.2% sur 4'900 employés, Genève : 0.9% sur 13'637 employés, Neuchâtel : 0.8% sur 2’400, Valais 1% sur 3'200 employés. La 5e révision LAI ne prévoit aucune mesures incitatives ou contraignantes pour les employeurs, c’est pourquoi les personnes handicapées et toutes leurs associations refusent cette réinsertion-alibi qui ne leur offrira finalement ni travail, ni rente.
  • Aie, l'AI se casse la figure

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    Les quelque 130 invités des Syndicats patronaux ont failli attendre lundi soir l'arrivée de Pascal Couchepin. Le conseiller fédéral en tournée pour défendre la 5e révision d'une Assurance invalidité surendettée en raison de l'explosion du nombre des invalides psychiques devait simultanément être sur le plateau de Leman bleu et au 98 rte de Saint-Jean. Mission impossible. Le Conseiller fédéral a évidemment choisi les feux de rampes avant de venir discourir devant un parterre acquis à sa cause. Une prestation sans contradicteurs, ni du côté des handicapés, qui réclament des quotas d'embauche, ni de celui de l'UDC qui tire à vue sur les abus.

     

    Jouant les Monsieur Loyal, Michel Barde fit donc patienter l'assistance en passant la parole à Blaise Matthey, son successeur à la tête de la FER, et le ministre de l'économie et de la solidarité François... Longchamp. Tous deux entonnèrent des discours de circonstance. La situation de l'AI est catastrophique. Si rien n'est entrepris, la débâcle pourrait menacer l'AVS elle-même.

     

    Le message est clair. Il s'agit de rameuter les ainés pour s'assurer une victoire le 17 juin prochain. Il faut vaincre les activistes des milieux handicapés, qui en veulent plus que ce que l'économie peut offrir, et qui ont réussi à embarquer les syndicats et les socialistes dans leur référendum. Des traitres ceux là - les syndicats n'ont jamais réclamé d'introduire des quotas d'embauche dans les conventions collectives! Le mot traitre n'est pas prononcé, mais il transpire dans les propos de Pascal Couchepin. Le ministre des affaires sociales n'a toujours pas avalé le piège tendu par les socialistes et l'UDC qui, étrangement unis, ont fait capoter l'augmentation temporaire du financement  de l'AI concocté par les partis centristes.

     

    Reste que la situation est objectivement grave. L'AI a vu le nombre de ses rentiers passer de cent mille en 1990 à 260'000 aujourd'hui. Des rentiers toujours plus jeunes de surcroit, pour qui il faudra dépenser un million de francs pendant 35 ans, avant que l'AVS ne prenne le relais. Intolérable. D'où le thème répété de la 5e: la réinsertion prime sur la rente. Il faut certes lutter contre les abus, mais il faut surtout remettre les invalides au boulot et faire quelques économies. Puis, cette étape franchie, revenir aux Chambres avec une hausse temporaire de la TVA (on parle de 0,7%) pour renflouer le trou de 10 milliards qui augmente au rythme de 4 à 5 millions par jour.

     

    Mais pas question pour les patrons d'instaurer des quotas d'embauche pour les handicapés. Le droit opposable à l'emploi cher à Sarkozy n'est pas la tasse de thé des patrons d'ici. "Il faut compter sur la culture de responsabilité sociale des entreprises suisses", veut parier Pascal Couchepin, qui craint tout de même que les entreprises passées en mains étrangères n'héritent pas de cette culture. Pas question non plus, histoire d'encourager l'emploi des handicapés, d'alléger les charges sociales des entreprises ou de subventionner les emplois handicapés sur le modèle des jobs à mille francs de la conseillère écologiste zurichoise. Ces deux propositions n'ont même pas été évoquées lundi soir.

     

    La Suisse est championne des pays de l'OCDE en matière de réinsertion, ont martelé les débatteurs. Il n'y avait personne pour les contredire. Pourtant la France, l'Italie ou l'Espagne afficheraient des taux d'embauche des handicapés supérieurs au nôtre, prétend le radical non aligné Charly Schwarz. Un propos que semble confirmer Claude Fontaine de l'Assuas. Y aurait-il anguille sous roche? Attrapé au vol, Pascal Couchepin promet de s'informer. Blaise Matthey conseille de s'adresser à l'OFAS. Madame Nicoletta Cacitti de l'Office cantonal de l'AI explique qu'il ne faut pas confondre les invalides qui ont droit à une rente partielle ou totale de l'AI et des handicapés qui peuvent tirer un revenu entier de leur activité. Par exemple, un aveugle dans un Call Center ou une dactylo en chaise roulante.

     

    Certes, n'empêche que le doute s'installe. La 5e révision de l'AI n'apparait soudain pas aussi simple que ses défenseurs le disent. La bonne volonté des patrons, notamment ceux des PME, qui parfois s'entendent avec les syndicats pour mettre les travailleurs usés à l'AI, suffira-t-elle à inverser la tendance d'une société malade? La détection rapide des risques d'invalidité et la mise en branle simultanément des outils de l'assurance chômage, des aides sociales et de l'AI va-t-elle réellement permettre le retour à l'emploi? François Longchamp veut y croire lui qui vient de lancer un projet pilote à Genève.

     

    Et qu'en est-il des travailleurs valides qui souvent prennent sur eux les absences ou les pertes de rendement de leurs collègues handicapés? La nouvelle loi leur donne-t-elle un quelconque avantage? Il n'en fut pas question non plus au siège de la Fédération des entreprises romandes.

    Selon un sondage SSR/Gfs du 11 mai, 43% des électeurs sont favorables à la révision et 32% s'y opposent. La proportion d'indécis est de 25%.