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  • Ni ni, ou ou, et et...

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    Cramer est sur le pas de tir du Conseil des Etats. Les Verts s'accomodent de leur principe de non cumul des mandats, ce qui prouve qu'ils ont muri. Sans doute le magistrat Vert sera mis sur l'orbite fédérale des sénateurs, cet automne. La seule question est de savoir qui de l'infirmière socialiste Maury-Pasquier ou de l'économiste Brunschwig Graf l'accompagnera sous la Coupole.

     

    En fin renard, Robert le Vert a su surfer sur l'air du temps, accélérer la construction des trams, doper la renaturation des rivières et acheter le vote paysans en se glissant tel un coucou dans des politiques préparées par ses devanciers. Il réussit même à se forger un costume de père la rigueur en ayant restructuré (non sans casses humaines) son département. Un département qui est l'un des plus techniques et l'un des moins exposés aux bras de fer avec les syndicats de la fonciton publique; ça aide, quand il faut réformer. Il s'est d'ailleurs bien gardé de reprendre le sinistré département de Justice et police (dont il avait arraché le secteur des transports) ou de se prendre la tête au département de l'instruction publique.

     

    Son discours devant son parti samedi enterre la doctrine de retour à l'équilibre des comptes baptisée "ninisme" (ni hausse d'impôt, ni baisse des prestations), explique la Tribune de Genève de ce matin. Passera-t-on à une politique du ou ou (baisse de prestations ou hausse d'impôts)? Le "no comment" de notre Monsieur Territoire permet-elle de conclure que le gouvernement a déjà choisi la solution du et et (les impôts plus de nouvelles prestations)? Genève n'est décidément pas encore sorti de la valse hésitation.

     

    "On ne peut admettre, sur des enjeux aussi stratégique , des déclarations non concertées de magistrats isolés" peste cet après-midi le parti radical. Qui exige du Conseil d'Etat une clarification de ses objectifs budgétaires. Les radicaux encencent Hiller, mais dénoncent la couardise de ses troupes.  Manifestement l'idylle Maudet Hodgers n'était qu'un feu de paille. Très Ségolène.

  • Promenade au bord du lac

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    On saute d’une plage de galets à un cheminement bétonné le long d’enrochements, de miniports ceints de bambous à des pontons en fer, des murs de lierre cachant des maisons cossues. Un parapet descend dans l’onde, invitant à la baignade. La Municipalité a même installé une douche solitaire. L’eau, c’est le bleu Léman. Le lieu, c’est Lutry, où l’on peut cheminer le long du rivage sans discontinuer. Quand donc Genève, si fière de «son» lac, et ses communes riveraines sauront-elles nous offrir des bonheurs aussi simples, un accès libre aux rives du lac, comme le commande la loi? Commenter sur jfmabut.blog.tdg.ch.

  • Caves ouvertes, ça ne suffit pas!

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    Les vins genevois sont bons. C'est désormais acquis. Encore qu'à une ou deux exceptions près personne ne se risque à se frotter aux meilleurs vin monde. Ne va pas en Champion's League qui veut. Samedi, les Caves ouvertes ont fait le plein. Le soleil était de la partie. Une journée vraiment magnifique.

     

    On démarre avec un chasselas chez Marc Barthassat à Charrot. Superbe, fruité, délicat. Faut-il redonner le nom de perlan au chasselas pour que ce cépage romand retrouve sa vraie place chez les amateurs? Trop d'assemblages hasardeux qui font penser parfois à des mariages de fonds de cuve ou des vins standardisés malmènent nos palais! Et cette barrique qui s'est invitée dans nos caves, tous ne la maitrisent pas, loin s'en faut. Surtout n'abordez pas le sujet des copeaux. Aussitôt nos fiers vignerons sortent le dernier slogan: les copeaux, c'est bon pour les castors.

     

    Voir! La barrique c'est du folklore qui est au vin ce que le moine est au fromage et Heidi à l'économie laitière. Les vins sont faits en cuve inox. Si on les élève en barrique aujourd'hui, ça n'est ni pour les conserver ni pour les transporter, c'est pour leur donner un goût et une structure particulière. Un sachet de copeaux parvient au même résultat pour bien moins cher et en permettant bien plus d'expériences sapides et olfactives. ça finira d'ailleurs comme le champagne qui affiche les besogneux manipulateurs de bouteilles, mais en réalité fait tourner l'essentiel de la production en machine.

     

    Mais hier, l'heure n'était pas à la raison mais à l'émotion. Dommage, car il est un domaine où la viti-viniculture genevoise se cherche: la vente. La plupart des consommateurs boivent en flux tendus, de la Coop, Manor ou Denner à la table. Or combien sont-ils les vignerons genevois à être présents dans les linéaires des grands distributeurs? Ils se comptent sur les doigts d'une main. A peine plus. Sans parler de ces bistrots qui vous servent un côte du Rhône qui comme chacun sait coule du Valais à Marseille, mais curieusement ne passe pas par Genève. L'Esprit de Genève qui tente de séduire les Suisses allemands pourrait au moins être présent dans quelques grandes surfaces.

     

    Le jura est bien noir. Allez on s'embarque pour la rive gauche. Arrêt à la Chena, chez Daniel Fonjallaz, un grand brun pince sans rire qui élève des vins bien personnalisés. Arrêt encore chez Neury à Corsier, un petit producteur sans façon, qui en fait voir de toutes les couleurs à un gamay du terroir. Pressé en blanc, c'est étonnant!

     

    Dernière halte entre Arve et lac chez Philippe Villard à Anières. Le caveau est minuscule. Sur un rayonnage, les gamay de Papiers gras montent la garde sans bouger. Ces étiquettes des dessinateurs genevois, c'était il y a 15 ans, une sacrée bonne idée. A renouveler sans délai.

     

    Tiens le bus de l'Etat arrive. Sans Cramer! Le ministre de tutelle de l'agriculture a dû aller à l'assemblée générale des Verts pour se faire introniser candidat officiel aux Etats. Tant pis pour lui, on déguste le muscat sec maison, toujours aussi enchanteur et on découvre un savagnin encore tout laiteux. Un savagnin? Oui, le cépage du Jura qui devrait nous apporter de la fraîcheur et un peu d'acidité que nos chasselas n'apportent plus tant, réduction des rendements et réchauffement climatique obligent, expliquent Philippe Villard. Très prometteur, juge tout sourire l'œnologue cantonal Alexandre de Montmollin, à l'issue d'une rude journée.

     

    Avec le tablier des vignerons encaveurs Philippe Villard et son père Pierre.

     

    Il est déjà plus de 19 heures, mais il y a encore du monde chez Patricia et Michel Bidaux à Troinex. On pousse l'impressionnant portail du domaine Lehmann, où le dynamique paysan vend ses poulets et ses vins. L'accueil est chaleureux. Chacun compose sa pizza sur une pâte fraichement levée. Sous un auvent, un moulin familial a moulu 20 kilos de blé toute l'après-midi. Clou de la soirée, un coq en chocolat est brisé comme une marmite d'Escalade.

     

    Ah, encore un mot! Ici on parle copeaux avec fierté. Non pour aromatiser le merlot ou le cabernet, mais pour chauffer les bâtiments. L'entreprise Bidaux va alimenter bientôt la chaudière de plusieurs immeubles locatifs de la commune de Chêne-Bougeries.