Le 8 mars prochain, les Suisses auront l'opportunité de manifester une fois de plus que leur pays est un laboratoire politique dont les autres nations devraient davantage s'inspirer. Un fédéralisme poussé, la démocratie directe, mais aussi la taxe sur les poids lourds, la politique agricole *. Le 8 mars, le petit parti des Verts libéraux invite les Suisses à faire un grand saut dans l'inconnu en supprimant le plus gros impôt de la Confédération, la TVA, et en le remplaçant par un impôt sur l'énergie.
Et bien, je lis ce matin dans l'édition du 17 janvier, qui s'est téléchargée automatiquement sur mon iPad, que le célèbre magazine anglais est pour une taxe sur le carbone. La chute historique des prix du pétrole et l'abondance du gaz qui va maintenir les prix de ces énergies fossiles bas doivent inciter les politiciens qui d'ordinaire agissent à la marge à favoriser les énergies vertes, d'autant que les technologies dans ces domaines sont désormais matures, écrit The Economist dans un éditorial.
The Economist ne propose évidemment pas de supprimer la TVA. Et c'est bien ce parallélisme - suppression de la TVA contre taxe sur les énergies fossiles - qui pêche dans la proposition des Verts libéraux. En outre la taxe sur l'énergie à moins d'en faire Veyrier le taux régulièrement a la hausse ne présente pas l'avantage de la régularité des rentrées fiscales de la TVA. Sans doute aussi, mais je n'ai pas encore lu l'argumentaire des initiants, un remplacement total posera des problèmes de concurrence pour les secteurs d'importation.
Sur ce point, on pourrait arguer que les paysans suisses ont l'obligation de traiter leurs bêtes avec soin alors que l'importation des œufs pondus en batteries est licité, liberté du commerce obligé. Et ce n'est là qu'un exemple.
* Bon, tout n'est pas rose ni exemplaire en Suisse évidemment