Fin de semaine faste côté nature. Voilà ma première morille de la saison découverte au bord des Usses. Elle avait sept copines pas loin. Mmmh! Le jour d'après, on grimpe à mille mètres. Tapis de jonquilles, de dents de chiens, de violettes dans un sous-bois de frênes. Et soudain, le bouquet de jonquilles à la main. mon pied s'arrête net devant une majestueuse morille, trois fois plus grande que la veille. Et elle aussi avait quelques comparses à trois pas alentour. La lune est pleine. Il a tonné vendredi. L'humus est frais à soouhait. L'année sera-t-elle prometteuse?
Vu du Salève - Page 773
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Morilles et jonquilles
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Torpille de droite, torpille de gauche
L'assurance invalité perd 5 millions par jour. Et le Parlement se fait balader par quelques renards travestis en députés. La manoeuvre est dénoncée par l'ancien conseiller d'Etat socialiste vaudois André Gavillet dans Domaine publique, publication de la sociale démocratie romande. hélas trop confidentielle.
L'ancien magistrat y fustige l'UDC - il a raison -, qui joue à la fois un jeu parlementaire conservateur (rien à blâmer, c'est le jeu des institutions) pour mieux ensuite torpiller le projet voté par une majorité d'occasion forcément multicolore dans le règne sans majorité que nous imposent l'élection au système proportionnel des députés et l'impossibilité constitutionnelle de forcer un élu à suivre le mot d'ordre de son parti.
Mais, en matière d'AI, le parti socialiste qui a voté le compromis parlementaire, sensé sauver l'édifice social de la banqueroute, s'est finalement rallié au référendum lancé par l'extrême gauche. Ce lâchage du système de concordance est-il plus honorable que les manœuvre de l'UDC et de ses affidés déguisés en députés radicaux et PDC?
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En attendant les millions genevois
Exercice de transparence publique, mercredi en Pays de Vaud, où le ministre des finances a annoncé un excédent de revenu de 545 millions de francs (lire notre billet d’hier ci-dessous). Des amortissements extraordinaires ont ramené ce bénéfice à 267 millions, histoire de refreiner les appétits des uns et des autres.
Les Genevois connaîtront-ils avant Pâques comment David Hiler s’y sera pris pour camoufler les exceptionnelles rentrées fiscales de l’an dernier ? Le magistrat vert ne veut sûrement pas être chauffé à blanc entre le marteau de la gauche, qui ne manquera pas de réclamer des dépenses nouvelles, des rattrapages ici et là, et l’enclume de la droite, qui, non contente d’avoir déjà réduit les impôts de 12% en 1999 et supprimer l’impôt sur les successions, rêvent de rogner les dents du fisc. Autres cantons autres mœurs. Les comptes 2006 de l'Etat de Fribourg afficheraient un bénéfice de 80 millions de francs a révélé le Temps cette semaine. Après ou avant amortissements extraordinaires et autres provisions ? La fortune nette du canton passe à 310 millions. (Genève affiche un découvert de plusieurs milliards)
Cette fois, c’est un socialiste, le conseiller aux Etats Alain Berset, qui a dégainé le premier en réclamant une ristourne forfaitaire à chaque famille fribourgeoise. La droite n’a donc pas le monopole des baisses d’impôts. Pire le socialiste milite pour une imposition dégressive. Je rappelle que la ristourne forfaitaire s’apparente aux rabais fiscaux inventés à Genève par la ministre Calmy-Rey. Demander une telle ristourne forfaitaire revient à donner plus aux pauvres qu’aux riches en regard de leur revenu. Très social, mais très dangereux aussi. Car ce n’est rien d’autre qu’une imposition dégressive. La droite va applaudir des deux mains et demander le changement de la loi fiscale selon ce bon principe socialiste.... Ou au moins vouloir introduire la flat tax. La taxe plate en vogue dans les nouvelles démocraties de l’Europe et chez les ultralibéraux prône un taux d’imposition identique pour tous et non plus progressif comme c’est le cas aujourd’hui et comme le veut la règle de la solidarité et de l’équité. Bref un superbe autogoal. Une observation encore s’agissant du vertueux canton de Fribourg.
Comment font-ils pour présenter un bilan si solide ? Il n’y a pas de mystère mais une règle : un vrai frein aux dépenses. Les Fribourgeois l’ont appliquée avec ce respect sourcilleux de la loi qui semble augmenter avec la latitude. Ainsi le Conseil d’Etat fribourgeois ne peut pas présenter un budget dont le déficit dépasse 3% des charges courantes sans l’assortir d’une augmentation d’impôt, soumise évidemment au référendum obligatoire. Les autorités ont essayé une fois dans les années 90. Elles ont perdu et ont dû tailler dans les dépenses. Simple et efficace, pas un truc édulcoré à la Genevoise. Les Fribourgeois ont même durci leur système en abaissant la limite à 2%. Là, c’est du vice ou de l’autoflagellation. Car le canton de Fribourg n’est peut-être pas tout à fait un modèle en termes de services au public. Il n’a toujours pas de deuxième enfantine (notez que ça ne l’empêche pas de briller dans le concours PISA) et pas de grand théâtre non plus. Mais une université tout de même, petite certes mais de bonne renommée. Et l'administration la plus efficace de Suisse romande, disent les patrons.