Il y avait eu le SIDA qui avait refréné les amours libres et gratuits, (jusqu'à et y compris l'amour des gosses), hérités des années hippies, de la pilule libérant les mecs, de Mai 68 et des ses répliques libertaires, déclenchant une première campagne d'autodiscipline (le préservatif). Quelques nouvelles épidémies n'avaient que marginalement remis en cause nos modes de vie hédonistes et marchands, sous perfusion à haute dose de publicité.
La vache folle avait banni les farines animales, donnant sa chance au soya amazonien, la grippe aviaire avait fait du Tamiflu la fortune de Roche et couvert les poulaillers de grillage contre les oiseaux sauvages... Ebola, Zika, Chikungunya ont eu la bonne idée de rester largement confinés aux régions qu'on ne sait plus comment qualifier (pauvre, en développement, du sud, en transition).
Le coronavirus - encore une chinoiserie, disent d'aucuns à la limite de l'insulte ethnique - déclenche la première crise mondiale démultipliée par le principe de précaution.