L'Etat construit la ville sur les meilleures terres maraîchères. Notez que cette propension à manger la terre arable ne date pas d'hier. Au XIXe siècle déjà les plantaporets durent quitter le quartier de Planpalais-Jonction pour s'installer sur les alluvions de La Praille. Au XXe sicèle, l'affectation de cette plaine au rail et à l'industrie les contraignirent à coloniser d'autres terres plus éloignées. Dans les marais de Troinex, dans la région de Gaillard, dans la plaine de l'Aire. Et voilà qu'au XXIe siècle le projet d'agglomération franco-valdo-genevois promet d'édifier la ville jusqu'à Saint-Julien et tout autour d'Annemasse. Où devront migrer les maraîchers? En Andalousie? Au Maroc? Plus au sud encore?
Urbanisme, urbanité - Page 77
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Une tour maraîchère au coeur du PAV
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Thoiry, 1 minute d'arrêt
J'habite du côté du Salève et ne vais que rarement du côté de Thoiry. Thoiry pour de nombreux Genevois, c'est la Migros du Pays de Gex. Pour la Tribune, c'est un ancien collègue devenu maire. C'est le pied du Jura qui dresse sa façade de sapins sombres et de feuillus plus clairs sans issues. Thoiry c'était aussi une gare du chemin de fer qui de Divonne irriguait tout le versant genevois du département de l'Ain jusqu'à Bellegarde.
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150 ans de Paris Genève
La Tribune annonce les festivités du 150e anniversaire de la liaison Genève Lausanne qui seront organisées par les CFF au Comptoir et à la Foire de Genève cet automne. Il aurait été juste de rappeler que jusqu'à son rachat par les CFF en 1912, la gare de Cornavin a appartenu à la compagnie ferroviaire privée française Paris Lyon Marseille, la fameuse PLM qui s'était mis en tête de relier Genève à Paris avant que les Suisses ne songent raccorder le jeune canton suisse au réseau ferroviaire national.
Qui se souvient que cette même compagnie PLM avait proposé en 1883 à Genève de réaliser à ses frais la liaison de Cornavin avec ce qui s'appelait alors la gare des Vollandes... ? Devant le refus du Grand Conseil, les Français construisirent la ligne du pied du Salève.
On notera que, 150 ans plus tard, dans la bouche du fonctionnaire des CFF interviewé par la Tribune, la ligne Lausanne Genève s'arrête à La Plaine. Sais-t-il au moins ce brave Monsieur Ducrot que notre régie fédérale investit plusieurs dizaines de millions de francs dans la ligne des Carpates qui permettra de gagner vingt bonnes minutes sur le trajet Genève-Paris?
La fête du 150e pourrait pour le moins rappeler l'histoire de cette ligne internationale et consacrer Genève non plus comme un cul de sac helvétique, mais comme une halte du réseau européen.