"Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir" David Hiler a cité cette morale tirée de la fable Les animaux malades de la peste" samedi dernier au restaurant du Parc des Eaux-Vives où la République organisait le traditionnel brunch du 1er Août pour la Genève internationale. "Non que nous soyons misérables a poursuivi le ministre des finances genevoises, qui en sait un bout sur le sujet, mais parce que nous sommes un tout petit pays et non une grande puissance." Le président du Conseil d'Etat a donc clairement manifesté le ras-le-bol des Suisses d'être la cible du G20 dans l'affaire de l'évasion fiscale.
Que les banquiers se rassurent, si le ministre vert ne défend pas l'indéfendable dans un monde globalisé, il ne livrera pas les renseignements fiscaux sur un plateau d'argent.
"La distinction entre l'évasion et la fraude fiscale, que la Suissse a trop longtemps cherché à maintenir n'est certainement pas défendable... Mais le peuple suisse a pu être surpris [de voir la Suisse ainsi traitée], quand on connaît les méthodes utilisées dans des pays qui n'ont figuré sur aucune liste du G20." Bref et en d'autres termes, les Suisses seront blancs comme neige quand tous les autres feront le ménage chez eux. Conclusion: l'évasion fiscale a encore de beaux jours devant elle. Un cours instant Mao, mais très recentré depuis, David sait défendre Genève face à Londres et à New York sans craindre les critiques de la gauche. Il ne fera pas de zèle excessif et dit avoir entière confiance dans le Conseil fédéral.
La lecture de son discours ne manque pas de sel non plus à propos de l'OMC.