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Information - Page 34

  • Sonia Zoran, l'empathie et le format long

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    sonia zoran.jpg(…) Tu nous as donné avec Eclats de Méditerranée d’être moins bêtes, moins ignorants sur ce qu’on appelle la crise des migrants. Dans le Temps, tu as très vite rédigé des éditoriaux dont un - il y a longtemps déjà - sur les deux nationalismes qui s’affrontent en ex-Yougoslavie une thèse qui en très court contenait ce que tu aurais sans doute écrit dans ta thèse que tu n’as pas composée,  faute d’avoir trouvé un accueil éveillé à  l’Université où un professeur avait jugé le sujet du nationalisme sans avenir. « Et ça fera mal », concluait cet édito prémonitoire. Ton écoute des autres déjà t’avait donné les clés de l’actualité. A la Radio, Frank Musy t’a aidé à faire du Sonia Zoran, un ton, un son, où  derrière le je on entend le nous.

    Les archivistes de la radio ne savent pas trop dans quelle case te mettre, dit encore Anal Lietti à qui le comité du prix Jean Dumur avait confié ce jour l’éloge de la lauréate 2015. Tu n’es pas dans le segment information mais dans les programmes où tu dis te bien trouver. (…) Et tu désires, comme nous, qu’on te dise au retour d’une immersion,  «Raconte», plutôt que «Combien tu veux» quand ce n’est pas «Tu as 3000 signes».

    «Regarde ce que les gens mangent et oublie l’angle.» Sonia Zoran cite Bertil Galland dans ses remerciements. « J’ai un côté chèvre de Monsieur Seguin… » Elle associe les techniciens de la radio qui ont l’oreille du ton juste, du prolongement musical pertinent. Et puis, l’actualité s’impose: «J’utilise le Je non pas pour dire Nous mais pour fuir le Nous. Car le Nous, ajoute cette Vaudoise qui en a l’accent à peine, renvoie au Eux, les migrants, les Arabes stigmatisés, mais aussi cette homogénéisation qui nous guette et nous menace.» Elle ne dit pas  purification ethnique, une actualité qu’elle a éprouvée dans ses Balkans d’où elle vient à moitié.

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  • Attentats, la peur est mauvaise conseillère

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    etat islamique.jpgNous ne sommes pas en guerre ou alors cette guerre a commencé en août 2014 et ce ne sont pas les attentats de Paris qui l'on déclenchée.

    Il se trouve qu'une coalition de vingt-deux Etats, sans la bénédiction de l'ONU, dont la France fait partie, tente de réduire l'action jugée illégitime d'une... (qu'est-ce qu'est Daech au fait: un Etat, une guérilla, des révolutionnaires, des bandits, des conquérants, une force, un peuple en armes, "une organisation militaire, politique et terroriste, d'idéologie salafiste djihadiste", comme le décrit Wikipedia?...) une organisation donc.

    L'Etat islamique s'est constitué en 2006 et 2012, après avoir avalé, suivant un plan terroriste, les dépouilles sunnites de deux Etats gouvernés par des chiites,  la moitié de la Syrie et un gros tiers de l'Irak, de part et d'autre d'une frontière dessinée par la France et la Grande-Bretagne il y aura 100 ans le 16 mai 2016, aux termes des accords de Sykes-Picot. Frontière qui jusqu'à l'émergence de l'EI a été considérée comme légitime aux yeux des nations concernées et des Nations Unies. Elle a volé en éclat. Il faut s'en souvenir, même si c'est un peu plus compliqué.

    D'une précédente guerre, celle d'Irak, un autre Etat est né, jugé légitime, celui-là, par les Européens, mais pas par ses voisins: le Kurdistan (irakien). Où s'arrêtera la décomposition des Etats nés après la première et la seconde guerre mondiale (la Syrie est née en 1946)?

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  • Dix mois après Charlie, fusillades terroristes à Paris, état d'urgence en France

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    Vendredi 13 novembre 2015, les marchands de chance ont fait le plein jusqu'à la fermeture à 20h - 127 millions à l'une des loteries, renseigne la tenancière du bar PMU Le France. Trois heures trente plus tard, l'Europe est sous le choc. Des Parisiens sont tombés sous les balles et les explosions d'une bandes de fous lourdement armés.

    Le choc est énorme. La tristesse profonde. Notre compassion va aux victimes et à leurs proches.

    Les questions se bousculent. Les guerres civiles du Proche et Moyen Orient soudain sont dans nos murs. Et nous découvrent démunis. Les forces de sécurité savaient que ce type de scénario pouvait se produire. Ces attaques aveugles - ni blasphémateur ni juif ni journaliste ni politicien ne semblent spécifiquement visés - portent la mort au cœur d'une capitale dont les avions bombardent des cibles de l'Etat islamique en Irak et en Syrie. 

    Qui sont les terroristes? Des Français? La réponse n'est évidemment pas anodine. Est-ce pour autant une rupture stratégique? La preuve de l'incapacité des forces de l'ordre d'empêcher ce genre d'attaque? Peut être. Ce qui est vrai, c'est que nos armées, nos polices, nos systèmes judiciaires sont bien mal préparés face aux nouvelles menaces.

    La France est en état d'urgence. Hollande est grand dans l'adversité. J'habite à la frontière. Sa déclaration m'impressionne particulièrement. Mais ces attaques ne sont pas la guerre. Rien à voir avec l'effroyable Grande guerre ou la Seconde, plus meurtriere et destructriçe encore ni avec ce qui se passe depuis des décennies au Moyen Orient.